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anglaise opérerait à gauche du 1écorps, sauf la 3e division de cavalerie du général Bing qui serait à sa droite. Le général Rawlinson, commandant la 7e division, entre le général Haig et les forces françaises, ferait tous ses efforts pour se conformer, d’une façon générale, au mouvement du corps Haig.

Le 21, ordre fut cependant donné par le maréchal d’attaquer, sans plus tarder, et de chercher à s’emparer de la première ligne Poelcappelle-Passchendaele (au Sud-Est de la forêt d’Houthulst).

« Bien que menacée par le mouvement ennemi venant de la forêt d’Houthulst, notre avance, écrit le maréchal, fut couronnée de succès jusqu’à deux heures après-midi, lorsque le corps de cavalerie français (Mitry) reçut l’ordre de se retirer à l’Ouest du canal. Etant donné cette circonstance et la demande d’appui que lui fit le 4e corps (la division Rawlinson), sir Douglas Haig se trouva dans l’impossibilité de dépasser la ligne Zonnebeke-Saint-Julien-Langemarck-Bixschoote. »

En fait, la situation était plus complexe que ne le dit le maréchal. A la droite du général Haig, le 3e corps anglais avait, le 21, subi un assez gros échec dans la direction de Comines, — au point de jonction de la Lys et du canal d’Ypres : il avait perdu du terrain et près de 2 000 hommes, — ce qui n’était pas sans paralyser quelque peu le commandant du 1er corps. Il est certain d’ailleurs que, à la gauche de Rawlinson, les divisions territoriales françaises, qui paraissaient un peu hasardées, avaient été légèrement repliées, ainsi que le corps Mitry. On attendait le 9e corps, et le haut commandement français allait faire remonter vers le Nord d’Ypres un autre corps que suivraient de nouvelles forces : le général en chef préférait attendre que toutes ces forces fussent en ligne pour entamer enfin, d’accord avec les Anglais, l’offensive dans la direction Thourout-Roulers. Cette offensive ne pouvait être prise que le 24. Instruit d’autre part que des forces allemandes plus considérables qu’on ne l’avait pensé (nous savons lesquelles) étaient entrées en ligne, le maréchal estimait qu’il ne pouvait, sans l’appui de la nouvelle armée française en formation, poursuivre l’offensive : les troupes reçurent comme instructions de fortifier autant que possible leurs positions et de se tenir prêtes pendant deux ou trois jours, jusqu’à ce que le mouvement d’offensive pût se développer dans le Nord.