La victoire de la Marne avait, avec Paris, sauvé la France de l’invasion, mais elle n’avait qu’un moment déconcerté l’Etat-major allemand. Battu sur toute la ligne, de l’Ourcq à l’Ornain, l’ennemi avait reculé, parfois en assez mauvais arroi ; mais, ayant atteint l’Aisne, il avait pu s’y arrêter, s’y installer, s’y fortifier et il comptait, sur cette nouvelle ligne, nous tenir en échec. Mais, tandis que, entre l’Oise et la Meuse, il repousserait l’assaut des vainqueurs, — fatigués, — de la Marne, il tenterait, d’une part, de percer notre liane droit au Sud de Verdun et, d’autre part, de déborder notre aile gauche au Nord de Beauvais.
On sait comment, la bataille de front se poursuivant fort âprement sur les bords de l’Aisne, l’essai de percement des Allemands, après avoir semblé réussir, du 21 au 24 septembre, entre la Woëvre et la Meuse, vint échouer, le 25, à Chauvoncourt, en face de Saint-Mihiel.
Il était logique que, n’ayant pu percer notre flanc droit,
- ↑ Copyright by Louis Madelin, 1911.