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ces gisemens seront exploités et prendront leur place plus ou moins importante dans un consortium où la France, ayant récupéré Mulhouse, sera fortement intéressée.

D’une façon générale, la loi minière espagnole a de grands avantages sur la notre pour le premier développement rapide de régions neuves, de régions à coloniser : ses inconvéniens ne se manifestent que plus tard dans la seconde phase où il s’agit d’intensifier à coups de capitaux et de pousser en profondeur une exploitation déjà acquise. Los concessions s’obtiennent avec une facilité extrême. Il est bon de savoir, quand on aborde pour la première fois l’Espagne, qu’elles n’impliquent ou ne supposent en aucune façon l’existence d’un gisement minier. L’Etat enregistre la demande sans se mêler de la contrôler. Il se contente de percevoir un impôt assez élevé pour dégoûter rapidement les preneurs de concessions stériles. Les nombres de concessions que l’on voit figurer dans les tableaux statistiques n’ont donc à peu près aucun sens. Mais, du moins, les initiatives privées ne sont pas, comme en France, paralysées par la mauvaise humeur d’un directeur des mines ou d’un ministre. Plus tard, il en résulte un morcellement excessif et un enchevêtrement des concessions qui constituent une difficulté quand l’affaire veut se développer, mais, dont la liberté commerciale permet de venir à bout. Une autre supériorité espagnole est que les ingénieurs du gouvernement gardent en Espagne un contact intime avec l’industrie et avec la pratique. L’Etat lui-même les utilise à faire des recherches présentant un intérêt général, telles que des sondages dont le produit immédiat peut sembler aléatoire et il ne les contraint pas, ainsi que cela se produit sur l’autre versant des Pyrénées, à servir uniquement de contrôle et de frein.


L’AGRICULTURE

L’agriculture espagnole nous arrêterait peu si nous n’envisagions ici que nos intérêts français, car la France n’a pas besoin de son concours ; mais l’exportation de ses produits en France préoccupe, au contraire, fortement certaines contrées espagnoles et, à ce titre, c’est un côté de notre sujet que nous ne saurions négliger.

Cette agriculture ne laisse pas une impression avantageuse