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méridionale en matière politique, financière, militaire ou de police, à s’adresser de préférence à des Japonais ; il consentait à approuver les arrangemens qui pourraient être faits entre Japonais et Chinois pour l’exploitation des mines et usines d’Han-yang dans la vallée du Yang-tse ; il affirmait enfin sa résolution de ne concéder à aucune Puissance étrangère ni arsenal, ni établissement militaire, ni dépôt naval ou de charbon dans la province du Fo-kien. Le gouvernement japonais s’engageait, d’autre part, s’il avait, à la fin de la présente guerre, la libre disposition du territoire cédé à bail de Kiao-tcheou, à le restituer à la Chine moyennant les conditions suivantes :

1° Ouverture de toute la baie de Kiao-tcheou comme port de commerce ;

2° Établissement d’une concession (settlement) japonaise dans la localité qu’aurait désignée le gouvernement japonais ;

3° Etablissement d’une concession internationale, si les Puissances étrangères le désirent ;

4° Arrangement à faire, avant la restitution du » territoire, entre les gouvernemens japonais et chinois, concernant les établissemens et propriétés publiques appartenant aux Allemands, et tous autres détails de procédure.

Le Japon, en même temps qu’il accomplissait ainsi son devoir envers ses alliés d’Occident et qu’il éliminait l’Allemagne des terres et des mers d’Extrême-Orient où elle avait essayé d’asseoir sa domination, s’acquittait une fois de plus de sa mission de paix et d’union envers l’Orient lui-même. Tandis qu’il extirpait du Chan-tong et des Mers jaunes la menace allemande, il soustrayait la Chine aux dangers dans lesquels eût risqué de l’impliquer l’esprit de nuisance et d’intrigue de la politique germanique. Il était, pour la Chine comme pour l’Europe, la vigie attentive à ne plus laisser l’Allemagne tenter par de nouvelles surprises je ne sais quels méfaits contre cette région du monde d’où elle était désormais exclue. La Chine et le président Yuan n’eussent pu que gagner à mieux comprendre et interpréter les intentions et les effets du service que le Japon rendait, non seulement à la cause des Alliés, mais à la sécurité, à la paix, à la liberté de l’Asie orientale.