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japonais et laissait à la Chine quarante-huit heures pour faire connaître son assentiment ou son refus. Le gouvernement chinois s’inclina le 9 mai. Le 25 du même mois, après les formalités nécessaires, furent signés entre les représentans des deux gouvernemens deux traités et divers documens annexes.

Le premier de ces traités était relatif au Chan-tong : le gouvernement chinois s’engageait à reconnaître tous les arrangemens qui pourraient être faits ultérieurement entre les gouvernemens japonais et allemand au sujet des droits, intérêts et concessions jusqu’alors possédés dans cette région par l’Allemagne. Il s’engageait, en outre, au cas où un chemin de fer serait construit entre Tche-fou et la ligne jusqu’alors allemande de Kiao-tcheou à Tsinan-fou, à en négocier les conditions financières avec des capitalistes japonais. Il s’engageait enfin à ouvrir aussitôt que possible un certain nombre de ports et de villes dans la province du Chan-tong pour la résidence et le commerce des étrangers. Le second traité était relatif à la Mandchourie et à la Mongolie : les deux Hautes Parties contractantes s’accordaient à proroger pendant quatre-vingt-dix-neuf ans le bail des territoires de Port-Arthur et de Dalny (Ta-lien-ouan), ainsi que les contrats d’exploitation du chemin de fer sud-mandchourien et de la ligne de Moukden à Antoung. Les Japonais obtenaient le droit de résider dans la Mandchourie méridionale et de s’y livrer à tous les commerces, métiers et industries. Ils pouvaient désormais, dans la Mongolie orientale intérieure, s’associer aux Chinois pour les diverses entreprises agricoles et industrielles. Des tribunaux mixtes devaient juger les causes et procès entre Chinois et Japonais. Des ports et villes devaient être ouverts pour la résidence et le commerce des étrangers. Par une série de déclarations et de lettres annexes à ces deux traités, le gouvernement chinois s’engageait à n’aliéner, à ne céder à bail ou autrement à aucune Puissance étrangère aucun territoire de la côte ou des îles du Chan-tong ; il fixait à des échéances précises : 1992, 2002, 2007, de l’ère chrétienne, les termes d’expiration des baux de Port-Arthur et de Dalny, des contrats du Sud-Mandchourien et de la ligne de Moukden à Antoung ; il déterminait en détail les mines qui pourraient être exploitées par des Japonais dans la Mandchourie méridionale ; il s’engageait, au cas où il ferait appel à des instructeurs ou conseillers étrangers dans la Mandchourie