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L’AVENIR DU LIVRE FRANÇAIS

Le Congrès du Livre, qui vient de tenir ses assises au Cercle de la Librairie, a remporté un succès si net que les plus beaux profits pour la prospérité du commerce français peuvent, sans vain optimisme, en être dès maintenant escomptés. Dans notre vieille maison corporative du boulevard Saint-Germain, auteurs, éditeurs, imprimeurs, graveurs, tous ceux qui créent le livre, le fabriquent, le vendent, tous ceux qui l’aiment, se sont groupés en un solide faisceau, pour mieux organiser désormais à travers le monde sa propagation et, partant, assurer, au lendemain de la guerre, l’épanouissement des idées françaises.

C’est l’an dernier à Lyon, à la Foire du Livre, dont la paternité revient à M. Edouard Herriot, que le fécond projet naquit, prit corps et grandit. Tous les techniciens du livre se trouvaient réunis. Quelle plus favorable occasion pouvaient-ils espérer pour rechercher en commun les moyens de développer le commerce de la librairie française et de lui donner la place à laquelle il a droit ? La « Société des gens de lettres » avec son président M. Pierre Decourcelle, les hommes de science, les artistes, lus industriels et les ouvriers, tous se rapprochèrent, se serrèrent les coudes pour marcher au but. Le « Cercle de la Librairie, » dès le premier jour, se donna de toute son âme au mouvement. Le jeune et actif « Comité du Livre, » fondé sous les auspices de M. Maspero par un groupe d’académiciens et d’universitaires, présidé aujourd’hui par M. Emile Picard, ne marchanda pas davantage son concours. La « Maison de la Presse, » de son côté, apporta sa large contribution. Les associations, les syndicats patronaux et ouvriers exposèrent leurs vues, leurs suggestions et leurs projets en des rapports soigneusement