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partie de son cours orienté Ouest-Est jusqu’au confluent de la Ruwuwu. Le 18 juin, dans la matinée, ce groupe arrive au bord de la rivière, la franchit et trois jours après, les 21 et 23 juin, aborde l’ennemi, le rejette et le 24 occupe Biaramulo. La conséquence de cette manœuvre dont la hardiesse égale l’à-propos fut obtenue le 27, car ce jour-là les Belges étaient maitres de Niamagodjo, de Namirembe et de Busira-Yombo et toute cette riche partie du Bukoba, située su Sud du parallèle de Migera, nous était acquise.

Le 4e régiment avait atteint la Ruwuwu le 10 et dès le 25, il établissait sa liaison avec le 3e régiment, vers Biaramulo. La brigade Molitor se trouve ainsi regroupée, appuyant sa gauche au Victoria Nyanza. Partie du Nord-Ouest, elle va suivre maintenant une direction Sud. Cette avance foudroyante surprend l’adversaire, et le major Godovius, comprenant qu’il va se trouver bloqué au Nord de la province, s’empresse de battre en retraite vers le Sud et de vouloir gagner Tabora. Mais que peut-il, car il est déjà virtuellement mis hors de cause, puisque, tous ses convois capturés, il n’a plus qu’une colonne sans aucune valeur tactique ? Le 3 juillet, à Kato, le major Rouling taille en pièces le dernier noyau des soldats de Godovius, qui lui-même doit se rendre.

La période de préparation est dès lors terminée. Le Ruanda, le Bukoba et l’Usumbara, triple barrière qui couvrait l’Urundi, ont été conquis par des colonnes opérant loin les unes des autres. Désormais, beaucoup plus rapprochées, elles vont entreprendre l’attaque de Tabora autour de laquelle se cristallisera leur effort commun. Une colonne allemande en barre le chemin. Le 14 juillet, le 15 encore et dans la direction de Maria-Hilf, Molitor se bat sans répit ; mais finalement l’ennemi cède et, l’épée dans les reins, doit fuir en désordre. Le 4e régiment occupe sans plus tarder les positions de Maria-Hilf, et, le 23 juillet, il se trouve installé à la place même que peu de jours avant l’ennemi tenait encore. Le 3e régiment pousse vers Saint-Michaël et tandis que, d’une manière moins rapide mais progressive, il gagne du terrain, du Nord lui arrive une joyeuse nouvelle. La brigade du colonel Olsen n’était pas demeurée inactive. Se dirigeant vers le Sud et longeant les rives du Tanganyka, un de ses régimens, le 2e, occupait Nyanza-Migera, le 15 juillet. Quatorze jours après, il est maître de Kigoma-Ujiji. Sur sa gauche, l’autre