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« Commission for Relief » avec seulement 25 pour 100 de réduction sur les taux courans des frets, enfin en ne frappant d’aucune taxe spéciale les bénéfices réalisés par l’armement commercial.

Après avoir ainsi passé en revue les principaux peuples ennemis, neutres ou alliés, arrivons à notre marine marchande.


EN FRANCE

Au cours de cette guerre, la France a surpris le monde non pas seulement par la valeur légendaire de ses soldats, mais aussi bien par la force et l’imprévu de sa production industrielle. Quelques mois après l’ouverture des hostilités, quand s’organisa l’usinage intensif des munitions, alors qu’il s’agissait d’un travail entièrement nouveau et que rien n’avait été préparé dans cette hypothèse, directeurs, ingénieurs, ouvriers se mirent résolument à la tâche. Ni les dépenses, ni les risques de premier établissement, ni les difficultés inévitables d’une fabrication débutante n’affaiblirent les courages et n’amoindrirent les espoirs de ceux qui étaient mus par la saine joie de servir les desseins de la Patrie.

Ce que fit l’industrie nationale au cours des hostilités, malgré l’invasion, pour procurer des armes au pays : métallurgie, chimie, mines, etc., l’histoire le dira plus tard. Les résultats généraux, nous les connaissons déjà : c’est le fleuve d’obus de divers calibres qui jaillit de toutes les sources, depuis le grand établissement employant plusieurs milliers d’ouvriers jusqu’au plus humble atelier familial d’où le projectile sort pièce par pièce. Pour ne parler que des chantiers de constructions navales qui nous occupent spécialement, ils se sont tous, à la demande du gouvernement, outillés pour la fabrication des obus et du matériel de guerre et ils ont largement coopéré aux fournitures intéressant la défense nationale.

lra-t-on médire maintenant de l’industrie privée ? Dira-t-on qu’elle est incapable d’efforts ? que ses dirigeans manquent d’initiative et ses ingénieurs de compétence ou d’activité ? que ses ouvriers ne savent ou ne veulent pas produire ? Allons donc ! Quand on fait appel à sa bonne volonté, elle montre ce qu’elle peut faire et l’on ne déniera point à notre monde industriel ses belles, qualités d’élan qui sont l’apanage de notre race.

Il semblerait que les constructions navales eussent dû