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flotte comprendra, à elle seule, 90 à 100 unités représentant 500 000 à 600 000 tonneaux.

L’arrêté-loi du 19 juillet 1916 approuve les statuts de cette entreprise de navigation. L’État garantira envers les tiers l’intérêt et l’amortissement des obligations, au capital nominal de 100 millions de francs à émettre par cette Société en conformité desdits statuts. Le ministre des Finances est autorisé à prendre ferme un capital nominal de 75 millions de francs en obligations de ladite émission.

L’appui que le gouvernement belge donne à ses nationaux ne s’est pas borné là. Une nouvelle entreprise belge, dont le capital est encore constitué avec l’aide financière de l’État, va concurrencer les Compagnies françaises, sur la ligne de New-York, au départ même du Havre. C’est ce qui ressort de l’information publiée par le New York Times du 9 septembre 1916. D’après ce journal, en vue de protéger le commerce maritime de la Belgique et d’avoir des navires pour l’apport des matériaux nécessaires à la reconstitution de ses villes après la guerre, la Belgian Lloyd Steamship Company a été créée à Londres, avec un capital de 30 000 000 de dollars, pour l’établissement d’un service hebdomadaire entre New-York et le Havre. Le gouvernement belge a garanti 20 000 000 de dollars d’actions de la Compagnie à 4 pour 100.

À ce propos, le journal Le Petit Havre a publié, dans son numéro du 5 août dernier, l’entrefilet suivant : « Les dispositions prises par le gouvernement belge en vue de la création d’une importante flotte de commerce sont en pleine réalisation. En plus des achats de bateaux, le ministre belge de la Marine, M. Segers, a signé à Londres d’importans traités qui ont été ratifiés par le ministre des Finances avec l’accord du Roi. » On estime que la flotte belge, qui ne comportait jusqu’ici que 170 000 tonnes, sera très rapidement portée à près d’un million de tonnes.

Ces mesures ne sont qu’une des manifestations du mouvement en faveur de la marine marchande que les Belges sont parvenus à faire aboutir grâce aux ressources que la Belgique a obtenues de ses Alliés. Par ailleurs, le Gouvernement royal a usé d’une particulière bienveillance à l’égard des armateurs en ne réquisitionnant que 20 pour 100 de leur tonnage pour les besoins militaires, et en affrétant leurs navires pour la