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Seront immédiatement fusillés :

Toute personne se rendant coupable d’un acte d’hostilité contre un membre de l’armée allemande ;

Tous les habitans et les propriétaires des maisons dans lesquelles se trouvent des Français faisant partie de l’armée française, ou des personnes tirant sur nos troupes, sans que ces faits ou la présence des personnes suspectes aient été annoncées (sic) à la commandature de la place, immédiatement à l’entrée de nos troupes ;

Toute personne qui cherche à aider ou qui a aidé la force armée ennemie ou qui cherche à nuire ou qui a nui à nos armées d’une façon quelconque, surtout en coupant les fils télégraphiques ou téléphoniques ;

Toute personne qui arrachera ces affiches.

Seront tenus responsables :

M. le curé, le maire, l’adjoint du maire et les instituteurs, pour les actes d’hostilité de la population.

Seront brûlés :

Les bâtimens d’où seront sortis les actes d’hostilité.

Dans des cas répétés, la ville entière sera détruite et brûlée.

En outre est ordonné :

1° Toutes les armes (fusils, pistolets, revolvers, brownings, sabres, etc.) devront être remises immédiatement à la commandature de la place dès l’entrée de nos troupes ;

2° La circulation dans la ville est défendue entre huit heures du soir jusqu’à six heures du matin ; les sentinelles vont tirer sans appel sur tous les individus faisant infraction à cet ordre ;

3° Tout rassemblement de plus de trois personnes est défendu ;

4° Est défendu le son des cloches ou de communiquer avec l’ennemi par des moyens quelconques ;

5° M. le curé, le maire, le maire-adjoint et les instituteurs auront à se présenter immédiatement après l’entrée de nos troupes à la commandature de la place qui me réserve le droit de les retenir comme otages pour l’exécution de ce qui est dit ci-dessus à leur égard ;

6° Est défendu de s’approcher quoi que ce soit des malades, blessés ou morts de nos armées, ou des prisonniers de guerre se trouvant sous la protection de nos armées ;

7° Seront punis, d’après les lois de guerre allemandes, toute personne faisant infraction à ce qui est ordonné ci-dessus ou qui commet contre nos autorités ou leurs membres des actes répréhensibles.

Saint-Dié, le 27 août 1914.

Le général commandant en chef :

KNŒRZER.


Autant de mots, autant de mensonges énormes et de malices noires. Ce document semble avoir été copié sur la proclamation que von Emmich adressa aux Belges, lorsque l’armée allemande de la Meuse violait la neutralité de la Belgique.