que s’ils faisaient partie du présent traité. » De plus, le traité du 1er mai 1828 était stipulé valable « pendant douze années, à compter du jour de l’échange des ratifications ; » mais si, « douze mois avant l’expiration de ce terme, ni l’une ni l’autre des Hautes Parties contractantes n’annonce à l’autre, par une déclaration officielle, son intention d’en faire cesser l’effet, ledit traité restera obligatoire pendant un an au-delà de ce terme, et ainsi de suite jusqu’à l’expiration des douze mois qui suivront une telle déclaration, à quelque époque qu’elle ait lieu. » Voilà la machination ; c’est toute l’histoire de l’évocation des traités de 1828, de 1799 et de 1785, des « Pères de la République américaine » et de la mémoire « du roi-philosophe. » Nous osons dire que c’est une bonne histoire. Comme le traité de 1828 n’a pas été dénoncé, en forme officielle, « douze mois avant son expiration, » l’Allemagne, qui s’est substituée à la Prusse, soutient que, pour ce traité et pour les parties qu’il a relevées des deux traités antérieurs, il y a toujours eu tacite reconduction, de sorte qu’il n’a jamais cessé d’être en vigueur. Toutefois, elle n’en est pas très sûre. Elle est même sûre du contraire. Et la preuve, c’est qu’entre-temps elle a fait proposer de nouveaux arrangemens au département d’État de Washington, par l’intermédiaire candide du ministre de Suisse, le docteur Ritter. Ici encore, elle se répète. Le prince de Bülow ne fit pas autre chose avant de quitter Rome. Mais lui, il réussit. Les relations diplomatiques rompues, il demanda et obtint la fameuse « convention commerciale » qui ne fut dénoncée que lorsque l’Italie, conduite par la nécessité, eut déclaré la guerre à l’Allemagne, un an après sa déclaration de guerre à l’Autriche.
M. Wilson a éventé ce double piège, le piège des anciens traités et le piège du traité nouveau. Il est passé à travers cette toile d’araignée, comme il passera à travers toutes les toiles, gardé par sa droiture d’esprit et de cœur, par sa probité même. Peu à peu la situation se dessine. La nation américaine se masse derrière lui. Déjà il a manié de ses doigts experts le Sénat, ce grand ressort politique de la Confédération ; il en a, à deux reprises, obtenu l’assentiment : une première fois l’approbation de la rupture, par 78 voix contre 5 ; une seconde fois, par 60 voix contre 10, le vote du projet de loi contre l’espionnage, et l’autorisation « de saisir, retenir ou détruire les munitions et tous vaisseaux les transportant, à destination de l’ennemi de toute nation avec qui les États-Unis sont en relations pacifiques. » C’est clair en soi, mais le Président tient à percer, à crever toute équivoque. Il veut le grand air et le grand jour. Une partie de la