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assurances tout à fait catégoriques au sujet de sa neutralité bienveillante à l’égard des Puissances de l’Entente. Et parmi les témoignages de cette neutralité bienveillante qu’il a récemment donnés, il y en a eu de très précieux, tels que la remise de l’armée sur le pied de paix et le transport, qu’on est en train d’exécuter, du IIIe et du IVe corps d’armée, de même que de la XVIe division, dans les garnisons du Péloponèse. Il n’en est pas moins vrai que la livraison du fort de Ruppel et de Cavalla aux Bulgares et surtout l’abandon de l’important matériel de guerre qui s’y trouvait ont déterminé au profit des ennemis de l’Entente une rupture d’équilibre d’une importance considérable.

« Le gouvernement français, soucieux de faire rétablir cet équilibre et prenant soin de mettre à la disposition du commandant en chef de l’armée d’Orient un surplus équivalent de matériel, a décidé de demander au gouvernement grec la livraison de tout le matériel de guerre qui lui reste et que la remise de l’armée sur le pied de paix a rendu pour lui inutile.

« J’ai donc reçu de mon gouvernement l’ordre de réclamer au gouvernement grec 16 batteries de campagne avec 1 000 obus pour chaque canon, 16 batteries de montagne avec également 1 000 obus pour chaque canon, 40 000 fusils Mannlicher avec 220 cartouches pour chaque fusil, 140 mitrailleuses avec un nombre analogue de cartouches, enfin 50 automobiles de transport.

« Dans une note récente, relative à la flotte légère, j’ai porté à la connaissance du gouvernement grec que j’avais le mandat nécessaire pour lui offrir une juste indemnité, en compensation des livraisons effectuées ; mais aucune réponse ne me fut donnée à cette proposition.

« J’ai l’honneur de vous assurer par ma présente note que le gouvernement français serait encore disposé, pour ce qui est du matériel de guerre qui nous serait livré, à offrir un dédommagement équitable, ou bien assumer l’obligation de livrer en retour, après la fin des hostilités, un matériel semblable en parfait état.

« Comme les événemens actuels donnent à la présente demande un caractère d’urgente nécessité qui ne saurait vous échapper, le gouvernement français exige qu’en témoignage de la bonne volonté du gouvernement grec, dix batteries de montagne me soient immédiatement livrées, le reste du matériel