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présidence de M. Emile Picard, membre de l’Académie des Sciences, résolut, sur la proposition de MM. Gabriel Hanotaux et Frédéric Masson, délégués de l’Académie française, d’aménager, de meubler et d’équiper, par les soins de l’Institut, dans les locaux disponibles de l’hôtel Thiers, 27, place Saint-Georges, légué par Mlle Dosne, un hôpital auxiliaire de cinquante lits, dont les services administratif et hospitalier seraient confiés à l’Association des Dames françaises. Conformément à ce projet, la sous-commission de la fondation Jacquemart-André fut autorisée à utiliser, pour le mobilier et la lingerie, les réserves de l’hôtel sis au numéro 58 du boulevard Haussmann et celles du domaine de Châalis, près d’Ermenonville (Seine-et-Oise). A la somme de 30 000 francs, attribuée par la Commission administrative aux travaux de premier établissement, s’ajouta une contribution de 10 000 francs, versée par l’Association des Dames françaises, laquelle se chargea de fournir le personnel des infirmières et de s’assurer la collaboration du professeur Broca, des docteurs Troisier, Maurange, Diehl. Un membre associé de l’Institut offrit de contribuer aux frais d’installation par un premier versement de 2 500 francs. L’allocation du Service de santé fut fixée à 21 708 francs pour trois trimestres, c’est-à-dire à deux francs par jour et par lit occupé.

L’aménagement de l’hôtel Thiers et son adaptation au dessein patriotique de l’Institut n’étaient point choses fort aisées. Grâce au zèle ingénieux des administrateurs, tout fut bientôt mis en état de recevoir les blessés. En moins de quarante-cinq jours, malgré la rareté et la cherté de la main-d’œuvre, l’hôtel Thiers devint un hôpital digne de l’éloge des architectes de l’Académie des Beaux-Arts pour sa partie architecturale, et de l’approbation des médecins ou chirurgiens de l’Académie des Sciences, pour l’installation parfaite de ses instrumens et de ses appareils. M. Maurice Hamy, membre de la section d’astronomie de l’Académie des Sciences, voulut bien donner ses soins à l’organisation de la radiographie et de la radioscopie. Et, lorsque le professeur Landouzy, invité par ses confrères à visiter l’hôpital de l’Institut, vint constater les résultats obtenus, en si peu de temps, par un petit nombre de bonnes volontés, résolues à bien faire, les félicitations de l’éminent doyen de la Faculté de médecine furent l’expression d’une confiance que les événemens ont justifiée chaque jour davantage.