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les questions concernant des nécessités de guerre : protection des navires contre les sous-marins et des sous-marins contre les mines ; recherche et mise au point des dispositifs de protection contre les gaz asphyxians ; organisation et fonctionnement du service médical dans les hôpitaux et ambulances, etc. La guerre qui nous est faite est une guerre scientifique. Aussi, « depuis les premiers jours d’août 1914, a dit M. Paul Appell, notre Académie n’a eu qu’une pensée : seconder le gouvernement dans la défense de la patrie et de la liberté[1]. » Six commissions furent constituées en comité secret, avec les dénominations suivantes : mécanique (y compris l’aviation) ; télégraphie sans fil ; radiographie ; chimie (y compris les explosifs) ; médecine, chirurgie, hygiène ; alimentation. « L’Académie des Sciences, a dit, l’année suivante, M. Edmond Perrier, pouvait devenir, sous la main du ministre de la Guerre, un puissant instrument, capable de mobiliser tout ce qui, dans la science et dans les industries chimiques ou physiques, était susceptible, de près ou de loin, d’être utile à la défense nationale[2]… » Et, résumant cette situation, M. Camille Jordan, disait dans un récent discours : « L’Académie n’a cessé de concourir à la défense nationale autant que ses moyens le lui permettaient. Ses membres y ont pris la part la plus active, un seul d’entre eux ayant rédigé 22U rapports dans le courant de cette année… On comprendra qu’il me soit interdit d’exposer les résultats qu’ils ont obtenus[3]. »

Il appartenait à l’Académie des Sciences morales et politiques, a qui n’a jamais cessé de travailler au progrès de la morale et du droit, qui compta toujours parmi ses membres les juristes les plus éminens, qui a tant contribué par eux à poser les principes régulateurs des rapports entre nations, » de proclamer, par la voix de son président, M. Bergson, qu’il n’y a pas deux opinions possibles dans le jugement de l’élite humaine sur le conflit sanglant qui oblige toutes les consciences à prendre parti contre l’immoralisme codifié en doctrine par les « intellectuels » allemands. La Compagnie s’est préoccupée de mettre ses travaux en rapport avec les circonstances, inscrivant au programme de ses enquêtes ou de ses séances toutes les

  1. Séance du 21 décembre 1914.
  2. Séance du 27 décembre 1915.
  3. Séance du 18 décembre 1916.