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comme son épine dorsale. Elle a, dans les superzeppelins de 54 000 mètres cubes, environ 180 mètres de longueur et 30 centimètres seulement de large. C’est elle qui fait communiquer les différentes nacelles. Elle est d’ailleurs de section triangulaire et son intérieur contient des cavités séparées : réservoirs pour l’essence, pour l’huile, pour le lest-eau.

La carcasse est recouverte tout entière d’une enveloppe en tissu gris clair ignifugée et très légère (elle ne pèse qu’environ 110 grammes par mètre carré). Cette enveloppe n’est qu’à peu près imperméable à la pluie, à l’encontre de celle des ballonnets ; la pression de l’air fait qu’elle n’est pas absolument plane et dans les légères poches qui s’y dessinent la pluie séjourne quelquefois, à la partie supérieure, en quantité qui alourdit le dirigeable et peut lui faire perdre jusqu’à 6 000 kilos de sa force ascensionnelle.


À l’intérieur de la carcasse et épousant sa forme se trouvent les ballonnets gonflés à l’hydrogène au nombre de 17 à 19 dans le type de 30 000 mètres cubes, de 24 à 26 dans le type de 54 000 mètres cubes. Ils sont en toile doublée de baudruche dans ce dernier type, tandis que dans le précédent, comme il y avait encore du caoutchouc en Allemagne, c’est de celui-ci qu’était doublée l’enveloppe des ballonnets. Chacun d’eux pèse de 200 à 250 kilos. Les ballonnets adjacens sont séparés par une très mince couche d’air et munis de soupapes de sûreté et de manœuvre, et d’ouvertures pour le gonflement. Celui-ci est fait simultanément pour tous les ballonnets, ce qui, pour le type L 33, demande environ 48 heures (avec un débit d’hydrogène d’environ 1 100 mètres cubes à l’heure.) Puisque la rigidité de la forme extérieure du ballon n’est pas, comme dans les dirigeables souples, assurée par la pression de l’hydrogène de gonflement, on n’est pas obligé de pousser celle-ci très loin et on se contente de réaliser dans les ballonnets une surpression d’environ 40 millimètres d’eau.

À cause de la diffusion inévitable de l’hydrogène à travers les tissus, diffusion qui provient précisément de sa légèreté, et qui lui rend même perméables certains métaux, une petite quantité d’hydrogène se trouve continuellement mêlée à l’air qui entoure les ballonnets et à celui qui surmonte la passerelle et le ballon lui-même. Or l’hydrogène forme avec l’air un mélange détonant que la moindre