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sous-marins de bombardement éclairée, autant du côté de la terre que du côté du large, par un dirigeable qui ne laissera pas, d’ailleurs, de coopérer par ses propres bombes à l’œuvre de destruction, mais dont la tâche essentielle sera de découvrir, du plus loin, les batteries mobiles accourant de l’intérieur ou les navires de surface et les sous-marins aussi[1] qui se hâteraient vers le point attaqué.


Voyons maintenant, d’un coup d’œil rapide, quels sont au juste les engins sous-marins que les Allemands vont mettre en action dans cette nouvelle phase de la guerre navale.

Les véhicules, d’abord, c’est-à-dire les sous-marins ou submersibles eux-mêmes. J’en ai déjà parlé ici dans une étude sur « la variété des types de sous-marins » et aussi dans un autre travail sur « le sous-marin de Baltimore »[2]. Je prends la liberté de prier mes lecteurs de se reporter, pour le fond de la question, à ces deux articles et je me borne aujourd’hui à noter les progrès qu’il semble que nos adversaires aient encore réalisés depuis le commencement de 1916.

Signalons tout de suite l’existence d’un submersible doté d’une véritable « batterie cuirassée » construite au-dessus d’une coque à peu près cylindrique. Cette batterie, armée d’un nombre encore inconnu de pièces de 120, peut-être de 150 millimètres, affleurerait la surface de la mer, la coque non protégée par le cuirassement étant couverte par le matelas d’eau. Il ne s’agirait d’ailleurs jusqu’ici que de défendre le sous-marin émergé, contre les coups des faibles bouches à feu des navires marchands armés pour leur défense.

L’idée est juste en soi, résultant de ces deux faits essentiels : que le sous-marin ne peut user de ses torpilles, engins chers et dont il n’a qu’un très petit nombre d’exemplaires, pour détruire de simples « cargos ; » mais que s’il veut couler ceux-ci à coups de canon, il devient, apparaissant à la surface, justiciable d’un canon léger.

  1. Notons en effet qu’un grand sous-marin de bombardement qui agit comme tel, devient justiciable, puisqu’il est en surface, des attaques des sous-marins ordinaires.
  2. 15 novembre 1915 et 15 août 1916.