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LA
PROTECTION DES PAQUEBOTS

Il y a quelques semaines, la destruction d’un grand paquebot chargé de troupes attirait l’attention du public sur la question de la défense des transports en temps de guerre. Les tentatives faites par la presse quotidienne pour traiter cette question, en prenant pour base le pénible événement qui venait de se produire, restèrent infructueuses. Seuls eurent licence de parler les journaux qui se bornèrent à reproduire les explications officielles.

Je n’ai aucune envie d’ouvrir un débat sur le cas particulier qui avait ému l’opinion publique et provoqué, de la part des grandes commissions des Chambres, des interventions dont le résultat ne nous est point connu. Nous étudierons ici le problème d’une manière tout à fait objective ; je ne dis pas d’une manière générale, car j’espère montrer, comme je l’ai fait pour les opérations de débarquement[1], qu’il faut se garder, là encore, des solutions générales appuyées sur des principes abstraits que l’on proclame inattaquables et que l’on applique avec plus ou moins de discernement à tous les cas qui se présentent. Or, qu’y a-t-il de plus divers que les cas de transport par voie de mer, dans cette guerre si changeante d’aspects, où les communications maritimes, d’une importance toujours capitale, prennent de jour en jour un caractère plus essentiel et plus compliqué ?


Précisons par quelques exemples.

Voici d’abord un vapeur de tonnage moyen, affecté aux

  1. Revue des Deux Mondes du 15 octobre : « Les opérations de débarquement. »