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REVUE LITTÉRAIRE

UN FINANCIER SOUS LA MONARCHIE[1]

Dans la chapelle de la Sainte-Vierge, à Saint-Eustache et non loin du monument de Colbert, il y a sur la muraille une plaque de marbre noir où l’on voit, joliment gravées et marquées d’or, des armoiries et une inscription. Les armoiries montrent, sous la couronne de comte aux neuf perles, une ancre de navire et une étoile ; un peu plus bas, la croix de Saint-Michel. Et puis : « Dans cette chapelle reposent les, corps de Samuel Bernard, chevalier de l’un des ordres du roy, conseiller d’État, comte de Coubert, décédé le 18 janvier 1739 ; sa belle-fille Bonne de Saint-Chamans, épouse de Gabriel Bernard, président au Parlement de Paris, comte de Rieux, décédée le 9 novembre 1718 et inhumée avec son fils Gabriel François Bernard, mort à l’âge de onze jours le 11 novembre 1718. » Bonne de Saintl-Chamans était la fille du trop aimable François de Saint-Chamans, officier aux gardes du corps et qui, en 1679, avait reçu mission de mener à Charles II, roi d’Espagne, la fiancée de ce roi, Marie d’Orléans, fille de Monsieur ; la fiancée, voire l’épouse de ce roi, Mademoiselle d’Orléans l’ayant épousé par procureur à Fontainebleau devant que de quitter la France. Elle quittait la France à vif regret, de sorte

  1. Histoire de Samuel Bernard et de ses enfans, par E. de Clermont-Tonnerre (Champion, 1916). — Cf. Victor de Swarte : Samuel Bernard, sa vie, sa correspondance (Berger-Levrault, 1893) ; Les financiers amateurs d’art et Samuel Bernard peintre du Roi, etc., dans Réunion des sociétés des Beaux-Arts des départemens, années 1890 et 1893 (Plon) ; — Ernest Bertin, Les mariages dans l’ancienne société française (Hachette, 1879) ; — enfin, Conversation de Mme la duchesse de Tallard, dans Tableaux de genre et d’histoire, de F. Barrière (Paris, 1828).