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rapportent 3 pour 100 lorsque l’échéance varie entre 3 et 5 mois, 3 1/4 lorsqu’elle s’étend de 6 à 8 mois, et 3 1/2 lorsqu’elle est comprise entre 9 et 12 mois. Quant aux bons à 3 et 5 ans, ils avaient déjà, lors de la guerre de Libye, servi à couvrir une partie des dépenses. Ces titres ont trouvé un excellent accueil auprès des banques et du public. Ils rapportent un intérêt de 5 pour 100. Au 30 juin 1916, il avait été émis pour 1 540 millions de bons triennaux et quinquennaux, échéant entre 1917 et 1921. Sur ce total, 1 079 étaient antérieurs à la guerre et 461 avaient été créés en vertu de la loi du 5 mai 1916 votée à la veille des hostilités. Un autre titre qui sert à alimenter les besoins du Trésor est le certificat de crédit des chemins de fer (certificati ferroviari di credito). Ces obligations, plus spécialement gagées par le réseau de l’État qui comprend à peu près la totalité des voies ferrées de la péninsule, sont remboursables à 40 ans d’échéance ; elles comportent deux séries, dont l’une porte intérêt au taux de 3, 50, l’autre à celui de 3, 65 pour 100.

Dès le mois de janvier 1915, l’Italie avait émis un emprunt 4 1/2 pour 100 d’un milliard au taux de 97. Au mois de juillet suivant, elle a placé 1 145 millions de 4 1/2 à 95 ; enfin, au mois de janvier 1916, elle créa un 5 0/0, dont 3 milliards furent souscrits au prix de 97 1/2 pour 100, et contre lequel les souscripteurs des précédens emprunts avaient le droit d’échanger leurs titres, au prix d’émission. Les coupons de cet emprunt ont été exemptés de tout impôt présent et futur. L’État s’est interdit de le rembourser avant le 1er janvier 1926. Au cours des quinze années 1926-1941, le Trésor devra fournir les fonds nécessaires au remboursement de ces obligations qui seront rachetées sur le marché directement ou par l’intermédiaire d’une caisse spéciale d’amortissement gérée par la Caisse de dépôts et de prêts.

On peut enfin ranger parmi les emprunts de guerre celui que l’Italie a fait à la circulation métallique en augmentant la frappe des monnaies divisionnaires d’argent, dont la valeur nominale est à peu près double de la valeur intrinsèque. Les besoins des échanges justifiaient d’ailleurs cette mesure, qui a été prise par d’autres belligérans.

La Roumanie, avant d’entrer en campagne, s’était fait avancer par la Banque nationale plus de 300 millions de lei (le lei roumain équivaut à notre franc, sauf la perte au change