Page:Revue des Deux Mondes - 1916 - tome 36.djvu/673

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

fonds dans une contrée dont la monnaie est en plus-value par rapport à celle de leur pays ; en outre l’élévation du taux de l’intérêt, chez eux, leur donne l’occasion de réemployer fructueusement les capitaux qu’ils rapatrient. Mais, si logique que soit ce mouvement, il n’englobe pas la totalité des litres disponibles. Beaucoup de possesseurs hésitent à s’en défaire ; d’autres ignorent le moyen d’entrer en communication avec ceux qui pourraient effectuer pour leur compte les opérations voulues. Les uns et les autres sont disposés à prêter leurs titres au Trésor, qui se réserve le droit de les acheter ; mais qui, en fait, les restituera vraisemblablement à l’expiration des délais convenus.

Voici les conditions auxquelles le contrat se conclut pour une série de titres de diverse nature dont la liste a été publiée au Journal officiel et comprend des fonds américains, argentins, brésiliens, canadiens, danois, espagnols, hollandais, norvégiens, suédois, suisses, uruguayens, les valeurs de la compagnie de Suez, des chemins de fer espagnols et autres. Le prêt est fait pour une année, mais peut être continué au gré du Trésor, pour deux autres années. Les prêteurs peuvent demander des certificats négociables en Bourse, leur permettant d’aliéner les titres, sous réserve des droits conférés par le contrat à l’Etat. Celui-ci se réserve le droit de vendre les titres, dont il paierait alors la valeur au prix fixé par le ministre des Finances, ou, si le vendeur le préfère, au cours le plus élevé du trimestre précédant l’annonce de rachat. Les propriétaires touchent leurs coupons, au change du jour, plus une bonification annuelle égale au quart des coupons calculés sans bénéfice de change. Cet avantage considérable est de nature à pousser la plupart des porteurs à remettre leurs titres au Trésor, puisqu’ils augmentent de 25 pour 100 leur revenu, sans courir d’autre risque que celui de se voir réclamer leurs titres à un cours qui, selon toute vraisemblance, ne serait pas défavorable.


II. — ANGLETERRE

La Grande-Bretagne est, de tous les belligérans, celui qui dépense le plus, et cela pour trois raisons. La première est qu’elle poursuit un double effort gigantesque sur mer et sur