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et il semble que « la ligne des montagnes y ait été occupée, tandis que l’aile droite française avance[1]. » (Communiqué officiel français.) La menace que les Français porteraient sur les communications de l’arrière des Allemands serait très sérieuse, maintenant qu’une grande partie de l’armée allemande a pénétré en France et s’affaiblit au fur et à mesure qu’elle progresse… Si le réduit des troupes combattantes est le centre de la France, si l’on renonce à défendre à tout prix Paris, si l’on soutient que le salut de la nation est dans l’armée et non dans l’objectif territorial, la menace des troupes devient moindre. La persistance de l’offensive française en Lorraine devient dans ces conditions très importante. » « La persistance de l’offensive française en Lorraine » a été, en effet, un des élémens essentiels du succès pour la France, et l’un des gages les plus certains de la victoire. La « trouée de Charmes » et le « Grand-Couronné » préparent « la Marne » et « Verdun. »

Les Allemands ont fait le possible et l’impossible pour cacher le premier grand événement de la guerre et ses conséquences. Nous avons, en revanche, le plus grand intérêt à faire connaître la vérité, qui est toute à l’honneur de nos soldats et de notre commandement. Et c’est pourquoi j’ai cru devoir mettre en lumière d’une façon complète, pour la première fois, sur des données certaines, la victoire trop méconnue de la Trouée de Charmes.


GABRIEL HANOTAUX.

  1. La Guerre des Nations, p. 57.