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UN ÉPISODE DE LA VICTOIRE DE VERDUN

LES DERNIERS JOURS
DU
FORT DE VAUX [1]

II [2]


VII. — LA BATAILLE SUR LE FORT (2 JUIN)

Ceux qui ont pu sortir du fort ont raconté le drame. Toutes les scènes qui se sont déroulées, soit à l’extérieur, soit à l’intérieur, et qui sont ici relatées ont été vues et vécues. Enfin, le fort lui-même a parlé. Jusqu’au moment suprême, jusqu’à l’agonie, il a communiqué avec le commandement par le moyen de ses pigeons et de ses signaux.

La journée du 1er juin a été chargée d’angoisse. La tempête a obliqué sur la gauche, mais l’air reste imprégné d’orage. Le ravin du Bazil a été perdu, la digue a été franchie, l’ennemi a pénétré dans le bois Fumin. Sur les trois retranchemens qui jalonnent les pentes entre l’étang et le fort, deux ont cédé. R1 tient encore, mais suffira-t-il à contenir l’ennemi ? Entre R1 et le fort, la tranchée de la Courtine et celle de Besançon qui aboutit par un contour au coffre double (N.-O.) à demi éventré, sont garnies par la 7e compagnie du 101e régiment. Devant le fort, la tranchée qui le protège et, plus à l’Est, la tranchée de

  1. Copyright by Henry Bordeaux, 1916.
  2. Voyez la Revue du 1er octobre.