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les crêtes au Sud dominent la plaine de 1 300 à 1 500 mètres. Le plateau peut être tourné à l’Ouest par la route de Rovereto et le val Posina, et par la route de Rovereto à Schio, grande route de Vicence par la Vallarsa et le col delle Fugazze. Le val Posina est encadré au Nord et au Sud par des hauteurs variant entre 1 200 et 1 500 mètres. Les Italiens occupaient en avant de la frontière le massif escarpé du Pasubio et le col Santo, entre la Vallarsa et le val Terragnolo, et les hauteurs de Zugna, entre la Vallarsa et l’Adige. Dans le val Sugana, ils s’étaient avancés entre Borgo et Levico.

L’offensive autrichienne a pris logiquement comme objectif le plateau des Sette Communi, attaquant à la fois par le val d’Assa, le val d’Astico et le val Posina, tandis qu’aux ailes, des colonnes importantes appuyaient le mouvement du centre en cherchant à déboucher d’une part par le val Sugana sur Primolano et Bassano, d’autre part par la Vallarsa et l’Adige sur Schio et Vicence. C’était en somme la manœuvre classique du centre appuyé par des attaques échelonnées aux ailes. La violence du premier choc fut telle que les Italiens durent évacuer, après une superbe résistance, les positions avancées du Pasubio, du Monte-Maggio, et de la haute vallée de l’Astico. De grandes masses d’infanterie se précipitèrent, sans se soucier des pertes, par le val Posina et le val d’Astico sur Arsiero et par le val d’Assa sur Asiago. Les Autrichiens, maîtres d’Arsiero et d’Asiago, firent un puissant effort pour progresser au delà, et leurs têtes de colonnes atteignirent presque la plaine au débouché d’Arsiero. Mais la résistance italienne fut invincible sur les cimes du Cogolo et du Cengio. En même temps, l’avance autrichienne était enrayée dans le val Sugana et dans la Vallarsa. En particulier dans cette dernière région, les assauts autrichiens se brisèrent contre le Cogni Zugna, le Parmesan et le Pasubio.

L’attaque autrichienne atteignit son paroxysme dans la deuxième quinzaine de juin, mais déjà l’insuccès aux deux ailes rendait infructueuses les attaques du centre sur le plateau des Sette Communi. La contre-offensive italienne ne tardait pas à se faire sentir. Il est probable que, déjà à ce moment, un certain nombre de divisions autrichiennes furent rappelées précipitamment pour aller renforcer les armées de Bukovine et de Galicie, écrasées par la brusque et impétueuse offensive de Broussiloff.

On comprend l’émotion que soulevèrent en Italie les succès