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d’Europe. Nous entendons accomplir tous nos devoirs, mais réclamer aussi tous nos droits de neutres, sans crainte et sans faveur pour quiconque. Nous croyons que la paix et la neutralité, aussi bien que la dignité et l’influence des Etats-Unis, ne peuvent être sauvegardées par des expédiens de circonstance » une phraséologie, des prouesses de langage, ou des attitudes sans cesse changeantes dans un effort sans cesse renouvelé de s’assurer des groupes de voix différens. L’administration actuelle a détruit notre influence au dehors, en nous humiliant à nos propres yeux. Le parti républicain croit qu’une ferme, logique et courageuse politique étrangère, toujours maintenue par les présidens républicains, d’accord avec les traditions américaines, est le meilleur, sinon le seul moyen de nous conserver la paix, et de nous restituer la place qui, légitimement, est la nôtre parmi les nations. »

Conçues en termes plus énergiques que la déclaration du Colisée, celle de l’Auditorium a cependant, au fond, le même sens, quoique avec un caractère moins pacifiste que celle du Vieux Parti républicain : « Nous avons à fonder notre vie nationale. Nous avons en face de nous des élémens de force, de droit et de tort, d’extrême péril national. Le choix que nous allons faire sera irrévocable. La tradition de l’isolement a fini son temps. Les Etats-Unis sont actuellement une partie du système mondial de la civilisation. Nous devons, ou tomber, ou nous préparer à prendre notre part de la paix ou de la guerre, et à jouer notre rôle. Comme membres de la communauté internationale, nous devons assurer le respect des droits de nos citoyens de naissance ou par naturalisation, sur terre ou sur mer, sans égard à leur race, leurs croyances ou leur lieu de naissance, garder l’honneur de la nation et maintenir l’intégrité du droit international. Nous sommes les clés de voûte de la civilisation, Nous devons être assez forts pour nous défendre. » Sauf le ton, qui est plus net, plus ferme, n’est-ce pas le même programme ? et ne peut-on espérer, entre les deux partis, un choix unique des républicains et des progressistes, ou, plus exactement, un choix des républicains que les progressistes ratifient ?

Mais en dépit des efforts des chefs, malgré les conversations amicales, loyales et franches, des capitaines de la « Vieille Garde » avec le représentant de Roosevelt, le colonel Perkins, au quartier général des progressistes, la réunion des deux