Voici tantôt quarante ans qu’à la suite de la guerre qu’avait entreprise la Russie pour arracher les pays balkaniques au joug musulman, le traité de San Stefano, imposé le 3 mars 1878 par les Russes victorieux aux Turcs vaincus et révisé depuis par le Congrès de Berlin, constituait la principauté de Bulgarie ; il ciselait ainsi une couronne du plus grand prix. Elle était aussitôt convoitée par plusieurs princes, dépourvus d’apanage, quoique alliés à des maisons royales, et que leur naissance semblait rendre dignes de régner sur un peuple dont le passé glorieux, bien qu’interrompu par cinq siècles de servitude, légitimait les vastes espoirs qu’à peine délivré, il concevait en vue de l’avenir.
Depuis cette époque et sous le règne de deux souverains dont le second occupe encore le trône, la Bulgarie a beaucoup fait