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centre avec les 9e et 11e corps d’armée, la 42e division, la division du Maroc, les 52e et 60e divisions de réserve et la 9e division de cavalerie. Son front court de Sézanne au camp de Mailly.

Ce front Est, avec un hiatus mal masqué par une division de cavalerie, se continue par la 4e armée, aux ordres du général de Langle de Cary : celui-ci fait front avec les 17e et 12e corps d’armée, le corps colonial, le 2e corps d’armée, au Sud de l’Ornain, de Sompuis à Sermaize.

A sa droite, l’armée Sarrail, la 3e, fait derrière Revigny coude avec elle : car c’est du Sud-Ouest au Nord-Est, de Revigny à Souilly, que, le 5 au soir, font front le 4e corps d’armée (qui sera, dès le 7, enlevé à l’armée Sarrail pour grossir celle de Maunoury), les 5e et 6e corps d’armée (celui-ci diminué de la 42e division, prêtée à la 9e armée) et le groupe des divisions de réserve du général Paul Durand.

Ces six armées offrent, de la forêt de Chantilly à la forêt de Souilly, un front qu’on peut qualifier d’harmonieux : car, tandis que la ligne French-Espérey-Foch-Cary court de l’Ouest à l’Est, légèrement incurvée à son centre, les deux ailes, de gauche et de droite, forment avec ce centre deux angles obtus d’ouverture à peu près égale ; et tandis que Maunoury s’adosse à Paris, Sarrail s’adosse à Verdun. A la vérité, Sarrail n’est pas couvert que par Verdun. A la droite de la grande armée qui fait front de l’Ourcq à la Meuse, le général de Castelnau, cramponné au Couronné de Nancy avec sa 2e armée et le général Dubail solidement établi sur les Vosges avec sa 1re armée, permettent, en tenant en échec les armées allemandes de l’Est, à leurs frères d’armes de la Champagne et du Barrois de faire front à la ruée venue du Nord. Par là les deux armées de Lorraine contribueront, dans les vallées de la Moselle et de la Meurthe, pour une très large part, à la victoire remportée dans celle de la Marne [1].

Dans l’énorme demi-cercle, que, de la gauche de Manoury à la droite de Sarrail, dessinent les armées françaises, l’armée allemande vient se jeter, sans souci de l’aventure où elle court si notre front tient bon.

L’armée Klück, on se le rappelle, en tient la droite avec les IIe, IIIe, IVe, IXe corps d’armée, le IVe corps de réserve et le

  1. Les combats admirables alors livrés devant Nancy par le général de Castelnau feront ici l’objet d’une étude spéciale. Ils jouent un rôle capital dans l’ensemble des opérations d’août-septembre 1914.