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Asiles pour les enfans de mobilisés (de deux à six ans) ; des refuges, des écoles où les communes reçoivent pendant l’été filles et garçons auxquels des repas chauds sont distribués ; section du Travail qui comprend les ouvroirs spéciaux et généraux ; enfin, l’office d’information et de renseignemens. Une autre société s’occupe d’éviter que la guerre n’éprouve trop durement les familles au point de vue matériel. Elle s’applique encore à substituer aux hommes appelés sous les drapeaux des femmes reconnues aptes à les remplacer dans leur emploi, tout au moins jusqu’à leur retour. On compte aussi dans divers quartiers de Rome bon nombre de cuisines économiques, des sociétés de secours aux soldats s’occupant des blessés et des malades de passage dans les gares, maisons du soldat, etc.

Mais, en dehors du Comité romain, se sont formées des œuvres indépendantes qui, telles que le « Lyceum » de Rome, organisent des bibliothèques ambulantes pour les soldats et travaillent au trousseau de ceux-ci ; le Comité pour l’assistance aux femmes en couches dont les maris sont sous les drapeaux ; l’Association pour la femme (bureau de placement) ; asiles pour les enfans des mobilisés veufs ; Comité de défense intérieure...

Mme Barrère, qui a bien voulu me donner ces renseignemens, passe volontairement sous silence l’activité et la sollicitude qu’elle-même déploie, elle me permettra de rendre hommage à sa modestie et à son inlassable dévouement.


Dans tous les pays, la Croix-Rouge a exercé la prépondérance sur les autres œuvres de guerre, c’est-à-dire que c’est à elle que sont allées le plus grand nombre de femmes. Partout, cette Société très en faveur est soutenue et florissante, mais quoique reliant les différentes nations, elle n’est pas une société internationale, et son organisation autonome varie selon les pays.

En Russie, par exemple, elle tient à l’Assistance publique et fonctionne d’une façon permanente en temps de paix et en temps de guerre.

«... Si, à l’heure qu’il est, la Croix-Rouge couvre le monde entier, nous en devons reconnaissance au noble exemple donné pendant la guerre de Crimée par la grande-duchesse Hélène Palowna..., » écrivait dans une de ses lettres le célèbre philanthrope Henri Dunant, créateur de la Croix-Rouge.