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Au 25 mars 1915, la Ligue patriotique des Françaises qui, au début de la guerre, avait ouvert des ouvroirs pour travailleuses bénévoles, a distribué à la Croix-Rouge 6 140 pièces de linge de corps et 10 760 articles de pansemens ; aux ambulances particulières 2 500 pièces de linge de corps ; 3 200 articles de pansemens ; aux soldats 991 pièces de linge de corps, 1 285 paquets complets (linge de corps, savons, tabac, chocolat, conserves). A l’ouvroir du faubourg Saint-Martin, les salaires ont dépassé 5 000 francs ; au boulevard Rochechouart, ils ont atteint une moyenne de 1 000 francs par semaine, à Levallois-Perret environ 10 000 francs, à Clamart on a distribué en cinq mois 1 480 francs.

La Ligue patriotique s’est affiliée à la Fédération des organismes du travail et, grâce à cette entente, elle a développé et étendu son œuvre d’assistance. Ce n’est plus seulement dans les ouvroirs qu’elle occupe les femmes et les jeunes filles, mais c’est à domicile qu’elle donne du travail à un grand nombre d’ouvrières. Au secrétariat central sont définitivement installés deux nouveaux ouvroirs distincts l’un de l’autre où les réfugiées de Lille et de Cambrai confectionnent du linge et des vêtemens pour assister les réfugiés du Nord lorsqu’ils auront à retourner dans leurs provinces dévastées. Par ses Comités provinciaux la Ligue fait visiter dans les hôpitaux les blessés parens ou amis des ligueuses ; dans les bureaux elle a ouvert la section des recherches de disparus et des nouvelles aux familles. Ce travail est facilité par les présidens des comités de province qui, chaque quinzaine, envoient au siège de la Société la liste des blessés qui passent dans leurs hôpitaux. Des mesures ont été prises pour faire des envois aux prisonniers en Allemagne ; des caisses de livres ont été envoyées aux enfans Alsaciens redevenus Français ; les prêtres-soldats savent qu’en toutes circonstances ils peuvent recourir à la Ligue qui, à mesure que de nouveaux besoins se précisent, ajoute un nouveau chapitre à ses largesses.

La Ligue des Femmes françaises n’a pas été moins active, et son activité a embrassé un peu tous les champs d’action. Son