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aux blessés sont actuellement au nombre de 15 060 dont 3 000 reparties dans les hôpitaux militaires : l’hôpital du « Val-de-Grâce » à lui seul en compte 86. A ces diplômées viennent s’ajouter 11 480 infirmières auxiliaires utilisées dans les services accessoires : cuisine, buanderie, lingerie, stérilisation. Hélas ! beaucoup d’entre elles ont déjà succombé, scellant par le sacrifice de leur vie leur mission de dévouement et de charité.

Tout aussi active est l’ « Union des Femmes de France » qui, depuis la guerre, a pris un développement considérable. Dès le début des hostilités et même dès la période de tension, L’ « Union des Femmes de France, » qui compte à l’heure actuelle 88 245 membres, put mettre en mouvement le mécanisme sanitaire dont elle avait, en temps de paix, construit et vérifié le mécanisme. Cinq jours après l’ordre de mobilisation générale, elle disposait de plus de 11 000 lits ; elle en compte aujourd’hui près de 29 000, répartis sur tous les points du territoire, dans 353 hôpitaux dont l’installation, bien que de fortune, n’en est pas moins parfaite et conforme à toutes les règles de la science et de l’hygiène. Elle avait en magasin le matériel nécessaire et dans ses caisses un trésor de guerre de 7 966 384 fr. 40 ; enfin, elle s’est procuré d’autre part, en exécution de marchés antérieurement passés, les médicamens et les pansemens dont elle ne pouvait avoir une assez ample provision. En un mot, elle s’est efforcée de justifier son titre de Société auxiliaire au service de santé. Elle y a réussi.

L’ « Association des Dames françaises » porte surtout ses efforts sur l’organisation des hôpitaux auxiliaires, et elle est en ce moment admirablement à la hauteur de sa tâche.

Bien que la Croix-Rouge ne soit pas chargée des évacuations, lesquelles incombent au service de santé, la Société des Secours aux Blessés militaires dispose de soixante-huit voitures automobiles et de sept voitures à chevaux aménagées par ses soins pour le transport des blessés et réparties entre Amiens, Creil, Chantilly, Clermont-sur-Oise, Furnes, Paris, Reims et Villers-Cotterets. Tout récemment, ce service a été transformé et complété par des convois spéciaux composés de cinq voitures : une voiture de douches, une voiture de lavage et de séchage, une voiture de radiographie et enfin un camion de réparation qui, sur le front même, rendent d’inappréciables services. Grâce à la voiture de stérilisation, une salle d’opérations avec lumière