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italienne. » C’est là que les populations nécessiteuses trouve- raient un admirable champ de travail.

En même temps que M. Dumont, M. Willcocks, ancien directeur des réservoirs du Nil, étudiait les possibilités économiques de la Mésopotamie et de l’Irak-Arabi. En tout, il y a là 1 100 000 hectares (500 000 le long de l’Euphrate et 600 000 entre Bagdad et l’ancienne Babylone) capables de produire annuellement au moins 100 millions, grâce à une première mise d’un demi-milliard.

Sorel a dit : « L’Angleterre est une île marchande : toute sa politique résulte de ce fait. » La campagne dont nous venons de parler en est une preuve nouvelle, et puisque ainsi, dans l’exécution d’un vaste dessein, chacun des Alliés est fidèle à l’union, sans renoncer à ses tendances propres, les Français doivent s’en souvenir. Il ne leur suffira plus d’être les grands remueurs d’idées en Europe. Par une adaptation aux nécessités économiques, puissent-ils, sans cesser d’être efficacement promoteurs d’idéal, ne pas oublier que l’après-guerre sera la concurrence décuplée et plus âpre que jamais !


CHARLES STIENON.