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furent accomplies. Le 24, les Turcs s’emparent d’une redoute, mais en sont rejetés et ils y abandonnent 200 cadavres. Leurs pertes totales dans cette affaire pouvaient se monter à 2 000 hommes.


Dès l’investissement de Kut-el-Amara, le gouvernement de Londres se préoccupa d’envoyer rapidement une colonne au secours de la ville. La brigade de cavalerie, arrivée à Imam-Ali-Gharbi, le 7 décembre, devait en former le noyau. Ces effectifs, graduellement renforcés, constituent, aujourd’hui, le « corps d’armée du Tigre, » alors confié au major général Aylmer, de l’armée indienne.

Quand l’adversaire soupçonna cette concentration, il ne chercha plus à emporter Kut d’assaut. Laissant autour de la place des troupes peu considérables, il se transporta à Sheikh-Saad, non loin d’Imam-Ali-Gharbi, oii, le 6 janvier, il rencontrait le général Younghusband.

Le lendemain matin, la venue de la colonne Aylmer permit de pousser l’attaque à fond sur les deux rives. A l’aile droite, toutes les positions adverses furent enlevées. Le 8, la brigade Kemball progresse à son tour, cueillant 700 prisonniers et une demi-batterie. Deux jours plus tard, les Turcs abandonnèrent également l’autre berge, ayant perdu au moins 5 000 hommes. Le mauvais temps et la boue empêchèrent une poursuite menée à fond ; aussi purent-ils se fortifier à seize kilomètres de là, sur le Wadi, affluent du Tigre. Encore repoussé, le 14 janvier, Nour-Eddin se retrancha à vingt kilomètres de Kut, entre les marais, d’où le général Townshend l’avait chassé quelques mois auparavant. La colonne Aylmer, ayant éprouvé des pertes sensibles, dut attendre des renforts avant de continuer l’offensive.

Le 8 février, suffisamment reposé, le « Tigris Corps » marche à l’assaut d’Es-Sinn. Rejeté avec des pertes sanglantes, il doit reculer devant l’inondation et regagne ses anciennes positions du Wadi.


Quelques précisions géographiques sont ici nécessaires. A Choubibat, centre des troupes britanniques, le fleuve, qui