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patriotisme, il s’en fallut de peu qu’il n’y succombât. Il fut sauvé de cette crise par les soins constans, par le dévouement quotidien de la femme, aussi courageuse que distinguée, qui, après l’avoir aidé vaillamment dans sa tâche, sut alors surmonter sa propre douleur pour alléger la sienne. Il n’en était pas moins frappé à mort. Il survécut un an encore, affaibli physiquement, mais d’ailleurs en pleine possession de ses facultés, remplissant, avec son exactitude scrupuleuse et son intelligence administrative, les fonctions de secrétaire perpétuel, auxquelles un vote unanime de l’Académie des Inscriptions l’avait appelé en 1914, comme successeur de Georges Perrot. Sa vie, toutefois, était menacée à tout instant. Le 30 juin 1916, au moment où s’achevait une des séances hebdomadaires de l’Académie, il défaillit subitement. La mort l’avait pris en pleine activité, dans l’exercice de ses fonctions. Il succombait à son poste, comme un bon combattant.

La France gardera le souvenir du grand savant qui a largement développé l’œuvre de Champollion et de Mariette. Elle retiendra avec reconnaissance un nom doublement honoré, par le labeur et la science du père, par la mort héroïque du fils.


MAURICE CROISET.