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sur Douai. Cette ville est à l’intersection de trois axes d’attaque, l’un vient du Nord-Ouest, par La Bassée ; l’autre, de l’Ouest, par Lens ; le troisième du Sud-Ouest, par Arras, le long de la Scarpe. La Bassée, Lens et Arras, sont les trois bastions d’un front fortifié Nord-Sud, qui couvre Douai. Les Allemands ont saisi La Bassée et Lens, mais nous tenons Arras. Ne pouvant nous le reprendre, ils en barrent du moins la sortie dans la direction dangereuse, celle de la Scarpe. Nous avons, en mai et en septembre attaqué, non pas sur les bastions tenus par l’ennemi, mais dans les intervalles, à Festubert, à Loos, à Vigny.

Sur ce terrain brûlant, la lutte n’a jamais cessé. Au Nord, la bataille d’Ypres s’assoupit et se réveille. Le 2 juin 1916, les Allemands ont tout à coup attaqué le secteur Est à Hooge, et une lutte acharnée a suivi jusqu’au 12, où les Canadiens ont repris le terrain qu’ils avaient d’abord perdu. L’objectif allemand est la de réduire le saillant d’Ypres et sans doute de pousser jusqu’à cette colline de Kemmel, à quelques kilomètres dans le Sud-Ouest, d’où l’on domine toute la Flandre. Plus au Sud, dans le saillant de Loos, sur les positions du 13 octobre 1915, la lutte est pareillement incessante. Dans son rapport du 19 mai, sir Douglais Haig compte, depuis le début de 1916, une soixantaine de combats…


HENRY BIDOU.