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perdre courage. J’espère bien qu’on ne nous enlèvera pas l’Alsace ; mais, si nous la perdions, la France ne devrait plus avoir qu’une pensée : celle de la reprendre.

« Adieu encore ; faites mes amitiés à l’excellent amiral Fourichon et à Glais-Bizoin. Je ne connais pas personnellement Gambetta, mais mes fils le connaissent, et il justifie tout à fait la bonne opinion qu’ils ont toujours eue de lui. Si Paul de Rémusat est encore avec vous, serrez-lui la main pour moi.

« Tout à vous cordialement.

« DUVERGIER DE HAURANNE. »


M. Mignet au même.


Paris, 6 novembre 1870.

« Mon cher ami,

« Je profite du retour de M. Cochery à Versailles pour t’écrire quelques mots... Il m’a dit que tu te portais parfaitement, ce qui m’a fait grand plaisir, et que tu ne tarderais pas à retourner à Tours. J’espérais que tu reviendrais d’abord ici, et c’était le désir comme l’espoir de tout le monde. Est-ce que la négociation de l’armistice n’a pas abouti ? C’est à craindre. Si les Prussiens n’en ont pas admis les conditions fondamentales qui étaient comme les moyens préliminaires d’une paix acceptable par la France, la guerre se perpétuera d’une façon terrible. Paris, qui vient de protester avec tant d’ensemble contre l’anarchie et la sédition dont les chefs sont arrêtés ou cachés, se défendra avec une énergie désespérée. Puisses-tu être utile à Tours par ton habileté et ton patriotisme qu’on admire et dont tous les bons Français parlent avec enthousiasme et reconnaissance. Adieu, mon cher ami, tout à toi de cœur et d’esprit.

« MIGNET. »


M. Tissot, chargé d’affaires de France à Londres, au même


Londres, 12 novembre 1870.

« Monsieur et cher Maître,

« Permettez-moi de vous remercier du souvenir affectueux que vous avez bien voulu me donner et que M. de