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L’ECHEC
DE LA
RESTAURATION MONARCHIQUE EN CHINE

Le 22 mars, le chef de l’État chinois, à la fois président et empereur, s’est vu obligé de publier un décret-édit, pour faire savoir qu’il renonçait à ceindre la couronne impériale.

Pourtant ce personnage astucieux et habile semblait devoir réaliser le mot du poète en marchant « vivant dans son rêve étoile. » Tout semblait conspirer pour le pousser sur le trône rétabli des anciens empereurs.

Les événemens actuels, la rébellion du Yunnan, bientôt étendue à d’autres provinces, l’impuissance du pauvre dictateur à empêcher les scissions de se produire, sont venus démontrer combien fragile est sa position, combien artificiel son pouvoir, et souligner en même temps l’erreur de ceux qui comptaient sur l’heureuse étoile de l’ancien mandarin. Celui-ci se trouve aujourd’hui désemparé en présence des complications intérieures et extérieures dont il ne peut sortir.

Ces complications extérieures affectent la politique mondiale. C’est là ce qui donne tant d’intérêt aux choses de la Chine d’aujourd’hui, et particulièrement à l’évolution du projet de restauration monarchique au profit de Yuen Chekai, brusquement arrêté par la révolte du Sud.


I

Après le coup d’État de 1913, lorsque la dictature eut été établie à Pékin, il devint évident, pour tous ceux qui suivaient