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temps dans sa propriété. Wustemberg a fait élever en 1835 un obélisque à cet endroit. Ce monument a besoin de réparation et le coût s’en élève à 100 thalers. Après quinze demandes, il obtient deux fois la somme de 600 francs. Enfin la baronne Zollner von Brand, de Culm, restée veuve avec trois enfans, sollicite un don qui lui permette de payer ses dettes... S’il fallait mentionner ici les demandes de tous ces barons et baronnes d’Allemagne, on soumettrait la patience du lecteur à une trop rude épreuve.


Finissons par quelques lettres curieuses de la famille princière des Hohenzollern, la famille régnante, aujourd’hui impériale. La princesse Joséphine de Hohenzollern écrit de Dusseldorf, le 18 juin 1866 à l’Empereur, pour le remercier d’avoir facilité à son fils l’accès de la principauté de Roumanie, malgré la Russie et l’Angleterre.

« Mon cher cousin, j’ai été longtemps combattue entre le désir de Vous écrire et la crainte de Vous importuner en Vous parlant de tout ce qui m’a si profondément agitée, troublée même dans ces derniers mois. Tout en me sentant pressée de recourir à Vous, de recommander mon fils Charles à Votre bienveillant intérêt, j’ai dû céder à un sentiment de délicatesse et me résigner à garder le silence. Je comprenais qu’en principe, Vous ne pouviez donner un encouragement direct à la résolution qu’il a prise. Mais si j’ai pu le laisser partir sans trop de craintes, c’est que j’étais soutenue par l’intime conviction que nous pouvions compter sur Votre bienveillance et que Votre sympathie était acquise à une résolution qui partait d’un élan généreux, et que soutenait et fortifiait la pensée de la protection que Vous avez toujours donnée à la cause de la Roumanie. Maintenant que, grâce à cette auguste protection, les Puissances garantes ne sont plus aussi hostiles à mon fils, je viens Vous en remercier, mon cher cousin, et solliciter pour lui Vos conseils, Votre appui. Daignez l’aider, le soutenir dans la tâche sans doute bien difficile à laquelle il s’est voué avec toute la chaleur de son jeune cœur.

« Permettez-moi d’ajouter à cette prière l’assurance que jamais il n’aurait pris cette décision, s’il n’avait été intimement convaincu qu’elle ne Vous déplairait pas. Cette conviction était