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dit-elle, dans toute ma vie, que je demande quelque chose pour moi et il n’y a pas de monarque dans le monde auquel j’aime à m’adresser qu’à vous, Monseigneur, qui êtes aussi noble que chevaleresque... » Elle réitère cette demande plusieurs fois, mais sans aucun succès. Martin-Schmidt se dit « fils naturel de Napoléon Ier. » et, en sa qualité de Napoléonide, réclame la permission d’être admis une heure auprès du Prince impérial et celle de visiter le tombeau de son père !... Le baron von Spilcker-Schauenbourg saisit l’occasion de la naissance du Prince impérial pour rappeler qu’il appartient à l’une des premières familles de Hanovre et qu’il a servi sous le premier Empire dans les armées impériales. Il sollicite les moyens d’acheter un petit ameublement pour ne plus être la victime d’une hôtesse qui tient des chambres garnies. Le prince Erich de Waldeck et Pyrmont vient de faire la connaissance de la jeune baronne Constance de Falkener, fille ainée du prince François de Hesse-Philippstahl. « La jeune dame, dit-il naïvement, m’a fait une impression si agréable que je regarderais comme un bonheur pour moi et d’une grande importance si Votre Majesté Impériale daignait ordonner que le nom de baron et de baronne Falkener fût assuré authentiquement, afin que mon cousin le prince régnant de Waldeck et Pyrmont puisse donner son consentement à mon mariage. » Il est répondu au pétitionnaire qu’il ait à procéder par voie de requête au Conseil d’État.

La baronne Elisa von Welden sollicite divers secours de l’Empereur et obtient successivement des sommes allant de 500 à 1 000 francs. Une autre baronne, Olga von Wessemberg, dont la famille a connu le prince Louis-Napoléon au château d’Arenenberg, réclame 7 500 francs pour payer une dette urgente, puis rabaisse ses prétentions à un secours immédiat de 3 à 4 000 francs. Le major Carl von Wellinger, directeur de l’arsenal de Gemersheim, sollicite un secours pour acheter une petite terre et, afin de motiver sa requête, envoie au Prince impérial un petit poème où il l’appelle : « Ange précieux d’une liaison tendre et sublime ! » La colonelle Cecilia envoie à l’Empereur un exemplaire de sa triste biographie et, rappelait que sa grand’tante était au service de Joséphine, implore un don de 3 000 francs. Un ancien député de l’ordre des chevaliers de Bramberg, Louis Wustemberg, rappelle que, le 6 juin 1812, l’empereur Napoléon, se rendant à Danzig, s’arrêta quelque