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pour y déposer un petit ouvrage contenant la biographie de son mari, décédé subitement par un coup d’apoplexie à l’âge de soixante-dix ans, qui l’a frappé dans un chemin de fer et qui l’a laissée dans un cruel dénuement. La haute réputation d’humanité et de grâce infinie que répand V. M. autour d’Elle, la fait espérer qu’Elle daignera accepter cet hommage rendu aux mânes du grand Empereur, l’idole de son mari défunt. Lorsqu’en 1805 le prince régnant d’Isenburg, colonel au service de la France, organisa des prisonniers de guerre autrichiens en un régiment d’infanterie pour le service de la France, son mari, oubliant qu’il était sujet prussien, sollicita du service auprès du maréchal Berthier qui le renvoya au prince d’Isenburg, lequel le fit premier lieutenant du 3e régiment d’étrangers pour le service de la France, avec la promesse qu’il serait nommé capitaine au bout de quatre semaines. Après la paix de Tilsitt, lorsque l’Empereur établit le royaume de Westphalie, il devint sujet du roi Jérôme et eut le bonheur d’assister à son entrée solennelle dans la ville de Cassel.

« Son mari, qui, par des malheurs inouïs, a perdu toute sa fortune, qui, à l’âge de 70 ans, aveugle, se trouva dans un dénûment complet et se vit réduit à dicter sa biographie pour avoir de quoi vivre, avait toujours manifesté le désir de la dédier à Sa Majesté Impériale. S. M. le roi de Prusse a également daigné accepter le susdit ouvrage et la pauvre veuve, sans nul moyen d’existence, sans pension, ose espérer que S. M. ne repoussera pas la prière de la plus infortunée des femmes. Elle formera des vœux pour la conservation des jours précieux de S. M. et de sa glorieuse famille et adressera au Ciel les prières les plus ferventes qui soient jamais sorties du cœur d’un être humain et elle a l’honneur de signer de V. M. I. la plus humble et obéissante servante :

MINNA DE BISMARCK. »

Rue de Schrosdorf, n° 4, à Magdebourg, le 14 juillet 1856.


Le Dr Boetticher, petit-neveu du baron Teodor de Neuhof, demande l’autorisation de porter les insignes de l’ordre de la Libération fondé par son grand-oncle et motive sa demande, ainsi : « V. M. conçoit ce que c’est d’avoir un parent illustre. Mon oncle a développé un héroïsme et une énergie dignes d’un