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sciences naturelles et la puissance terrestre du Napoléonisme, s’avancent simultanément dans l’Histoire. Il n’y a pas de hasard. Il y a une série obéissant à la loi d’un développement immatériel. Ces deux maîtres, le Matérialisme et le Républicanisme se rencontrent dans l’erreur et marchent ensemble dans la voie de l’illusion. Pour leur faire rebrousser chemin, avec la vérité réelle il était besoin de toute la plénitude du génie humain. Au Napoléonisme il a été donné de vaincre le Républicanisme ; aux sciences naturelles il appartient de vaincre le Matérialisme. » Le baron de Forth-Rouen, ministre de France à Dresde, ayant recommandé ces élucubrations bizarres, fit adresser par le cabinet impérial de vifs remerciemens à l’illustre professeur. Un autre, le docteur Stefanus, proposait un projet de Pasigraphie ou langue universelle. « Ruiné, disait-il, par la politique du comte de Bismarck, » il sollicitait en 1869 un emploi lucratif en France. Faut-il citer encore d’autres professeurs qui offrent leurs livres sur les guerres de Frédéric Barberousse en Italie, ou la traduction de la Baguette Magique de Davis, des œuvres musicales, des morceaux d’orgue, des poèmes, des manuscrits plus ou moins inédits, des compositions géniales et qui en retour demandent de l’argent pour venir en France ou pour continuer leurs recherches, ou pour avoir telles ou telles faveurs. La liste en est encore très étendue, mais ce que j’ai cité doit suffire.


L’Impératrice n’était pas plus ménagée que l’Empereur. Que de vers, de livres, de morceaux de musique, d’hommages, de complimens, de fadeurs, de demandes ou recommandations adressées à la souveraine ! Que de compassion aussi pour les souffrances de l’Empereur et de remèdes efficaces adressés à sa noble épouse pour soulager et guérir le grand, le sublime monarque ! Que de requêtes pour obtenir le nom d’Eugénie en faveur de petites filles allemandes avec l’honneur de l’avoir pour marraine ! Pour la naissance du Prince impérial, ce fils de France, c’est un déluge, un débordement, une avalanche de poèmes, de sonnets, de lettres pompeuses et enthousiastes. L’un des auteurs, le professeur Flecker, a fait imprimer, dans la Gazette de Cologne, une pièce « qui lui a valu, dit-il, les félicitations de presque toutes les parties du monde ! » Il ajoute