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prince, futur Empereur. Le docteur Müller fait la même demande pour avoir offert un exemplaire de Méditations poétiques, religieuses et philosophiques, à Sa Majesté, « le plus ardent promoteur de toute inspiration scientifique. » Le chambellan du roi de Bavière, le baron Siegfried de Buttenheim, qui a adressé à l’Empereur des félicitations pour la naissance du prince impérial, serait très heureux d’obtenir cette décoration, et le docteur Weiss, ami de M. Acker, sollicite la même faveur pour son dévouement à la cause impériale. Le baron von Witzleben la demande comme simple savant et le docteur Zaillner invoque pour cette distinction des cahiers écrits par le duc de Reichstadt et offerts par lui à l’Empereur. Je laisse de côté bien d’autres sollicitations du même genre dont le dénombrement et l’analyse seraient fastidieux.


Arrivons aux savans. L’Empereur a écrit la Vie de Jules César, et cet ouvrage a attiré l’attention de toute l’Allemagne. Le philologue Dressel demande un secours pour les sources inédites qu’il a révélées à Sa Majesté sur la vie de César. Le docteur Kaltschmidt, établi à Versailles, propose un dictionnaire universel sous ce titre Panglotte-Napoléon et désirerait avoir une pension annuelle. Il offre de traduire le Jules César en latin. Il regrette de ne pas être membre de l’Institut, car le dictionnaire de l’Académie se ferait bientôt, grâce à lui, « d’une manière radicalement fondamentale. » Le consul Carl Lorck, qui a été chargé de traduire la Vie de César en danois, norvégien et suédois, réclame 10 000 francs pour son travail. On le renvoie à l’éditeur Plon, qui est chargé des détails matériels. Le docteur Ritschl, de Bonn, prépare une traduction allemande du César, et s’exprime en ces termes : « J’ai travaillé pour l’auteur impérial, non point parce qu’il est Empereur et que, sans aucun doute, aucun prince du monde n’en partage à un si haut degré que lui le jugement, l’esprit cultivé et le génie, sans parler de sa puissance et de son influence, mais parce qu’il s’est révélé comme un savant profond, intelligent, éloquent, pour lequel j’éprouve autant de sympathie que d’admiration, car je ne doute pas que l’Histoire romaine de Mommsen, cet exposé mesquin et rempli de fiel, ne soit immédiatement reléguée au second plan par l’œuvre de l’homme qui, tout en