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de la Paix !... On prodigue aussi les conseils et les remèdes pour sa chère santé, un emplâtre indien, de l’eau contre les scrofules et des spécifiques secrets merveilleux. Les suppliques sont nombreuses, demandes de subventions, de secours particuliers, etc.

Les anciens condisciples du gymnase Sainte-Anne d’Augsbourg assaillent à leur tour l’Empereur. Le chirurgien Dodelbauer, le curé Filser, le docteur Hoff, Kiderle, Kolle, Hoffmann, Prazer, Wolf envoient leurs complimens en prose et en vers. Franck de Wurzbourg, qui se dit un très pauvre diable : ganz armer Schlucker, condamne les vues fausses de l’Allemagne sur le gouvernement français et se dit prêt à sacrifier sa vie pour Sa Majesté Impériale. « N’aurai-je point mérité, comme étant le plus grand fanatique de Votre Majesté, quarante francs d’or, et cela en récompense de mes sympathies ? » Le docteur Lœwenstein ne peut faire la dépense de 1 400 francs pour envoyer son fils compléter en France ses études médicales et obtient la somme demandée.

Adolf Reichenbach sollicite un exemplaire de l’Histoire de César comme signe du souvenir de leurs études communes « et quelques douzaines de ces fameux cigares que Sa Majesté daigne fumer. » Ce serait pour lui un amical supplément. So wœre das eine freundliche Dreingabe. Napoléon III a la bonté d’envoyer les cigares à cet indiscret fumeur bavarois. Le coiffeur Théodore Schneider désirerait une place quelconque. Il a cinquante-quatre ans et jouit d’une bonne réputation et, quoique évincé, renouvelle sa demande trois ou quatre fois.

Schratz, Stauer, Thaeter, Vincom, Wideman, demandent des secours en remerciant Sa Majesté de les avoir exaucés. Brolle, curé de Gronhausen, en Bavière, ancien condisciple du prince, devenu président de la République et souvent honoré de ses bienfaits, désirerait bien obtenir une esquisse de sa vie, car il n’a pas perdu le souvenir des intéressantes journées passées avec lui à Augsbourg, « où, dit-il, nous animions à table, et inter pocula, par des conversations intimes et tous les plaisirs de la jeunesse, les heures les plus heureuses de mon existence. »

Louis-Napoléon lui fit répondre par son chef de cabinet :


« Monsieur,

« Le président de la République voulait vous écrire lui-même. Il vous aurait exprimé combien vos sentimens le