Page:Revue des Deux Mondes - 1916 - tome 33.djvu/512

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Vient ensuite la séquelle des vendeurs de dessins, tableaux, sculptures, objets d’art variés, collections d’antiquités, pianos, harpes, bijoux, bois de lit chinois, papiers rares, manuscrits autographes, bois de chevreuils, défenses de rhinocéros et d’éléphans, etc.

Ce n’est pas tout. On s’adresse à, l’Empereur lui-même et on cherche à obtenir ses faveurs en le louant d’abord dans son oncle sublime, puis dans sa propre personne. Le sculpteur prussien Hartung, qui a exécuté un important groupe en marbre pour une place publique de Coblentz, sa ville natale, et un Philoctète, dit que sa composition du héros grec a reporté sa pensée vers un héros plus grand des temps modernes et lui a fait concevoir un groupe de Napoléon Ier à Sainte-Hélène. Les suffrages du roi de Prusse et de l’illustre Alexandre de Humboldt lui ont inspiré le plus vif désir de soumettre son œuvre au digne successeur de Napoléon le Grand. « Personne en effet, écrit-il, ne pouvait s’identifier mieux avec la noblesse, la hauteur de vues et les sublimes pensées de votre oncle que Votre Majesté. Mon vœu le plus ardent a été d’être admis à l’insigne honneur de déposer mon travail au pied de son trône. Votre jugement seul, Sire, sera ma suprême loi ; soit qu’il condamne ma tentative comme au-dessous de la hauteur de mon sujet, soit qu’il l’approuve comme digne de traduire dans le marbre et le bronze la sublime grandeur de Napoléon enchaîné sur un rocher au milieu de l’Océan ! » Le sculpteur Hartung obtint une audience le 9 janvier 1853, mais le groupe projeté ne lui fut pas commandé. Théodore Hilgard de Heidelberg offre à l’Empereur un poème allemand : Die Hundert Tage. « En composant cette épopée des Cent Jours, dit-il, je me suis senti inspiré non seulement par la grandeur sans égale du sujet que je considère comme le plus sublime et le plus tragique que l’histoire puisse offrir à la poésie épique, mais encore par le désir de rendre pleinement justice a tous les beaux traits du génie et du cœur de Napoléon Ier et de combattre ainsi les préjugés aussi funestes que fortement enracinés chez la plupart de mes compatriotes contre ce grand homme et son illustre dynastie. »

Le docteur Kirsch de Wiesbaden envoie deux exemplaires de son poème, Eine Ephcnranke zur Sæcularfeier Napoléons, comme témoignage de sa vénération à l’occasion de l’anniversaire de la naissance de Napoléon Ier, et le docteur Herz y