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de nouveaux explosifs, la mesure des distances en matière d’artillerie, la manière de faire sauter les villes à l’aide du gaz, le perfectionnement du fusil à aiguille, les incendies provoqués à longue distance !...Semmelmaier d’Augsbourg offre à l’Empereur un nouveau projectile, à l’aide duquel on pourrait porter la destruction la plus certaine sur n’importe quel point. Il ne s’expliquera entièrement à ce sujet qu’avec l’acquiescement de S. M. et une somme nécessaire pour expérimenter ses découvertes en grand. S’il réussissait, « ses prétentions s’élèveraient à une récompense de trois millions de florins. »

Braun et Sölme, fabricans d’acier à Schondorf, envoient une cuirasse d’acier et une visière-blindage pour les canons se chargeant par la culasse, en réclamant les commandes du gouvernement français de 1861 à 1866. Le baron von Goeler de Ravensburg présente un système de canon-monstre avec un obus qui éclate au moindre choc et produit autant d’effet que plusieurs centaines de kilos de poudre. Otto von Grahl de Wülssdorf fait hommage d’un livre dans lequel il propose un nouveau canon, — système Lenk, — qui se tire avec le coton-poudre. Mais, obéré momentanément pour avoir secouru des amis, il sollicite un secours de 4 000 francs et rappelle que son père est un ancien médaillé de Sainte-Hélène.

Le graveur Auguste Grimmer à Pforzheim a inventé une machine de guerre qui permettra à Napoléon de détruire la puissance russe, de même que les Romains, avec leurs éléphans, ont vaincu tous les peuples. Il rappelle la proposition faite par lui-même d’une sorte de locomobile militaire pour opérer sur les terrains raboteux. L’auteur de l’invention a vainement cherché à l’exploiter en Allemagne ; il pense, à présent, qu’on pourrait l’utiliser au Mexique. En tout cas, il demandera un peu d’argent, si on le fait venir à Paris (mars 1863).

Le docteur Hahn, chimiste, propose une nouvelle poudre de guerre et exprime sa douleur de voir une telle invention rejetée après les expériences. « Etant étranger, avoue-t-il, je serais perdu si le cœur noble et bienveillant de V. M. ne m’inspirait pas le courage d’implorer votre grâce et de prier très humblement que V. M. veuille daigner m’accorder un secours pour poursuivre mon but et retourner dans mon pays. » Il se contentera de deux cents francs.

D’autres proposent des inventions nouvelles pour la marine,