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LA MENDICITÉ ALLEMANDE
AUX TUILERIES

1852-1870

Le 21 octobre 1870, le comte de Bismarck posait à M. Rameau, maire de Versailles, cette question : « Connaissez-vous les documens trouvés aux Tuileries ? — Non ; vous savez que nous sommes au secret depuis plus d’un mois. — Ces documens sont très curieux. Il y a là des coryphées du parti démocratique qui sont un peu compromis. Il faudra que je fasse paraître cela dans notre petit journal, le Nouvelliste de Versailles... » Ce journal, qui servait, pendant la guerre, de Moniteur Officiel à la Préfecture allemande de Seine-et-Oise, avait paru le 15 octobre sous les auspices du préfet, M. de Brauchitsch. Il publia de nombreux extraits des Papiers des Tuileries en guise de « Variétés. » Mais il est à remarquer qu’il ne donna que les textes favorables aux desseins de la Prusse et se garda bien de révéler aux lecteurs ce qui devait être désagréable à l’Allemagne. Or, c’est cette partie négligée que je veux étudier aujourd’hui.

En ces temps de vertu allemande, il me parait bon de rappeler aux Prussiens ce qu’ils ont volontairement oublié. On verra jusqu’à quel point ces hommes intègres, indépendans, désintéressés ont sollicité servilement les faveurs impériales. Depuis les plus hauts personnages et les savans les plus illustres, jusqu’à des êtres infimes, tous frappaient à la porte des Tuileries, sollicitant de l’or, des titres ou des faveurs. Jamais publication