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qui pouvaient recevoir 700 wagons par jour ont été portées à 1 100 wagons et le seront bientôt à 1 300. Ce labeur doit être poursuivi d’une façon infatigable, car les résultats acquis restent insuffisans.

L’organisation elle-même du service des transports a été critiquée. La loi de 1888 avait placé tous les chemins de fer sous l’autorité du ministre de la Guerre. Ce régime a été étendu dans la suite à la navigation, par la création, au 4e bureau de l’armée, de la Commission de la navigation et par l’institution d’une Commission des ports maritimes. On peut se demander si la centralisation nécessaire des questions intéressant les ports ne se serait pas plus utilement opérée dans les mains du sous-secrétaire d’Etat de la Marine marchande, dont les services sont plus compétens pour résoudre les difficultés que soulève l’affrètement des navires et qui, déjà, s’occupe de tout ce qui concerne le voyage maritime. On rendrait aux Chambres de commerce plus de liberté et, pour satisfaire aux exigences de la défense nationale, il paraîtrait suffisant d’accorder au représentant local du ministre de la Guerre un droit de priorité dans le déchargement de toutes les marchandises que celui-ci signalerait comme urgentes à évacuer. Il semble qu’il y ait une sorte de solution de continuité entre le règne de la Commission de navigation du quatrième bureau et celui du Comité des transports maritimes, institué par décret du 29 février 1916, sous l’autorité du ministre de la Marine et chargé de ‘centraliser tous les renseignemens relatifs aux frets, de suivre la situation des moyens de transports maritimes, d’améliorer leur rendement et de « dresser le programme des importations réalisables en classant ces importations suivant leur degré d’urgence et d’utilité. »


Mais il ne suffit pas de combattre les manifestations extérieures de la crise ; il faut encore remonter à l’origine même du mal et l’attaquer dans ses racines profondes, comme on lutte contre une invasion microbienne. A cet égard, la genèse de la crise des transports doit être recherchée dans une rupture d’équilibre entre la production et la consommation.

Que la production ait été contrariée par les circonstances, personne n’en doute. Les Allemands détiennent une notable