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partie de notre transit est confiée à des armateurs britanniques.

Il serait sage de rechercher également une meilleure utilisation de la flotte française, en s’efforçant de diminuer le nombre des navires réquisitionnés dont l’emploi n’a pas toujours été parfait, et d’autre part en permettant à ces navires de prendre des marchandises quand le service militaire ne s’y oppose pas, au lieu de voyager sur lest, fait qui arrive journellement. Un intérêt national évident s’attache aussi à la réouverture des chantiers de construction navale ; faute de quoi, notre marine marchande se trouvera dans une situation d’infériorité désastreuse à la signature du traité de paix. La proposition de loi de M. de Monzie, qui tend à créer une société de crédit hypothécaire ayant pour objet les prêts garantis par des hypothèques sur des navires construits ou en construction ou sur des immeubles à destination maritime, s’inspire de cette considération.

S’il ne dépend pas de nous de redresser les cours du fret, il nous appartient d’améliorer les conditions de manutention des marchandises. Il m’est permis de penser que sur ce point nous avons manqué de prévoyance, en ne prenant pas, quand il le fallait, les mesures voulues pour y parer. Actuellement, de grands efforts sont réalisés pour augmenter les surfaces de quais et les postes de déchargement. A Bordeaux, la Chambre de commerce a pu livrer 600 mètres de quais nouveaux : les quais de Bourgogne qui ont 198 mètres de long et les appontemens de Bassens, en service depuis un mois, d’une longueur de 400 mètres. A Dieppe, la Chambre de commerce qui possédait 23 grues en compte 37 actuellement ; deux appontemens sont en cours de construction et le mur Ouest du bassin à flot va être prolongé de 170 mètres, travail qui aura pour résultat de porter à 8 le nombre des places à quai. A Boulogne, la mise en service du bassin de marée Loubet, où les navires calant 6 mètres peuvent entrer à toute heure, a permis de tripler le rendement du port. Saint-Nazaire se trouve aujourd’hui dégagé. A Marseille enfin, la situation s’est beaucoup améliorée ; les navires ne subissent plus de retards appréciables pour leur entrée dans le port où leur durée de séjour est assez courte. Les chargemens et les déchargemens s’effectuent d’une manière rapide, puisqu’on décharge en moyenne 25 000 tonnes par jour, et le camionnage des colis pour la ville se fait régulièrement.,

Ces quelques exemples prouvent que es Chambres de