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les deux gouvernemens, les deux peuples. Ils attestent aussi, en même temps que l’intimité des liens entre la grande Puissance asiatique et les grandes Puissances d’Europe dont elle est l’alliée, l’unité et la convergence des efforts qui, de cette extrémité de l’Asie orientale, comme de tous les fronts de l’Europe, sont concertés pour la direction et la victorieuse issue de la plus vaste, comme de la plus effroyable guerre que le monde ait connue.

L’alliance japonaise, contractée d’abord avec la Grande-Bretagne, devenue ensuite, par l’entremise de la Grande-Bretagne et de la France, aussi intime et étroite avec la Cour de Pétrograd qu’avec celle de Saint-James, après avoir été l’un des cimens de la Triple-Entente, s’est aujourd’hui incorporée, comme l’un des élémens les plus résistans, dans le solide airain de la présente coalition contre les Puissances germaniques et leurs complices. L’évolution de l’Asie orientale, dont la courbe a été ici esquissée, atteignait ainsi son heureux et logique épanouissement. Il était juste que le Japon, après avoir conçu, recherché et voulu le rapprochement, l’union avec l’Occident et l’Europe comme la loi de son histoire et de sa destinée, eût sa place, sa mission et son rôle dans la guerre prodigieuse où se jouent et décident la vie, la liberté, l’avenir de l’Europe et du monde.


A. GERARD.