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que la division de gauche, la 25e, avait mené l’attaque d’abord le 24 sur Beaumont et le bois des Fosses, puis le 25 sur Louvemont. Elle avait perdu beaucoup de monde dans cette lutte acharnée. Le 27, elle passa en seconde ligne. La 21e division, moins éprouvée, appuya pour prendre sa place.

Devant notre droite, l’attaque avait été menée par le IIIe corps. Il avait ses deux divisions en ligne : la 5e à droite (Ouest), la 6e à gauche (Est) ; mais chaque division était formée en profondeur, de sorte qu’un régiment de seconde ligne pouvait venir en première ligne prendre la place d’un régiment fatigué ; c’est ainsi qu’à la 5e division, le 24 au soir, au moment où le corps d’armée avait atteint la lisière Sud du bois de la Vauche, le 52e régiment avait remplacé le 12e.

Ce sont des élémens de la 6e division (24e et 64e régimens, et 3e bataillon de chasseurs) qui avaient pénétré le 25 au soir dans le fort de Douaumont. Pendant ce temps, la 5e division était plus à l’Ouest, devant le village de Douaumont. Enfin, pour faire liaison entre le IIIe et le XVIIIe corps, le commandement allemand détachait, dans la nuit du 25 au 26, un régiment de soutien du XVe corps, qui n’avait pas pris part à l’attaque et qui était en Woëvre. Ce régiment, le 105e, passait derrière le front du IIIe corps, par Ornes, allait s’établir au bois des Caurières et, le 20 au matin, attaquait au bois Chauffour, tandis que la droite du IIIe corps (52e régiment, 5e division) attaquait le village de Douaumont. On a vu que l’attaque sur le village avait échoué ; quant au 105e, se portant sur le bois Chauffour, il a été complètement écharpé par les mitrailleuses. Le IIIe corps a encore fourni l’attaque du 28 ; la 5e division, ayant remis son 12e régiment en ligne, le place à sa gauche, de façon à attaquer le village de Douaumont par l’Est, en venant du fort ; la 6e division attaque le bois de la Caillette ; c’est le dernier effort des. Brandebourgeois : le 29, épuisés, ils sont ramenés à l’arrière. Pour prendre leur place, le XVIIIe corps (21e division) appuie à gauche, tandis qu’une partie du trou est bouchée par une division fraîche, la 113e, appartenant au détachement d’armée qui opère entre Meuse et Moselle, sous les ordres du général von Strautz. C’est la première unité n’appartenant pas à la première mise, qui apparaît sur le champ de bataille.

En somme, au moment de la première trêve, le 29 février, la masse de choc initiale, très éprouvée, est dans l’état suivant.