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En somme, dans la journée du 26, l’élan des Allemands est brisé sur le point principal, dans cette région de Douaumont qui est la clé du champ de bataille.

Toutefois, comme on l’a vu, des élémens brandebourgeois y restent en flèche. La tactique de l’ennemi va être de les dégager et d’élargir la position. Or, à 500 mètres dans l’Ouest du fort, et en contre-bas d’une dizaine de mètres, les Français occupent le village de Douaumont. C’est ce point d’appui qu’il faut enlever et relier au fort. Du 26 au 29, il est attaqué avec fureur. Le 26, une double attaque, sur le village et à quelques centaines de mètres dans le Nord-Ouest, sur le bois Chauffour, échoue. Le 27, une première attaque allemande sur le village, précédée d’un déluge de projectiles, est suivie d’un corps à corps où l’ennemi est rejeté. Il réussit à s’emparer d’une redoute à l’Ouest du village ; mais les Français la reprennent, et l’ennemi se retire en laissant des piles de cadavres. Une seconde attaque sur le village, dans l’après-midi, est pareillement repoussée, après un corps à corps acharné. Une troisième attaque, menée par des troupes fraîches, a un sort pire encore ; elle est prise sous le feu et écrasée avant d’avoir atteint les tranchées françaises. Le 28, l’attaque se produit des deux côtés du fort ; à l’Ouest, sur le village que les Allemands prennent, puis reperdent ; à l’Est, sur un bois à la droite du fort, dit bois de la Caillette ; les Allemands y pénètrent, mais s’y font décimer par les mitrailleuses, et en sont finalement chassés.

Le 29, les attaques allemandes se poursuivent sans résultat autour de Douaumont, puis cessent ; l’ennemi est épuisé ; sa situation est calée, et le chef d’état-major général, rassuré, peut retourner auprès du commandant en chef. La première partie de la bataille est finie.

Quel avait été le sort des corps allemands engagés ? Devant notre gauche, l’assaut avait été mené par le VIIe corps de réserve. Il avançait, ses deux divisions l’une derrière l’autre. La 13e division marchait en tête, et souffrit beaucoup des premiers jours de lutte ; le 28, la 14e la releva ; en même temps, elle étendit sa gauche jusqu’à la côte du Poivre.

Devant notre centre, le XVIIIe corps avait combattu, ses deux divisions en ligne. La division de droite (Ouest), la 21 e, avait débouché du bois des Caures en direction de 344, tandis