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Côte d’Azur, par exemple, était spécialement contaminée par les Austro-Allemands, fournisseurs des grands hôtels dont ils étaient actionnaires. L’orfèvrerie était livrée par la maison Krupp de Bensdorf ; venaient aussi d’Allemagne l’ameublement, le chauffage central, la lingerie, les articles de cuisine, etc. Aussi a-t-on institué à Nice, sous l’impulsion de M. Exibard, et avec le concours de toutes les Associations commerciales, un musée d’échantillons qui sera constitué sur le type des musées de Hambourg. De telles initiatives ne peuvent que renforcer la nôtre ; nous les soutiendrons de notre mieux en remplaçant sur l’une des régions les plus riches de la terre française les indiscrètes importations de nos ennemis.

Nous avons déjà dit l’intérêt que nous attachions au développement des relations commerciales entre la France, ses colonies et les pays placés sous son protectorat.

La Tunisie, — qu’on nous permette encore cet exemple, — devra profiter beaucoup de nos futures réunions pour la vente de ses produits variés : céréales, laines, huiles, vins, peaux, alfas, plombs, sels, dentelles arabes, tapis, etc. Notre protectorat était très menacé dans ses intérêts par l’exploitation germanique. C’est ainsi que ses minerais de zinc, de plomb, étaient achetés par des firmes allemandes qui les travaillaient et les retournaient ensuite en France. De même, les Autrichiens s’étaient emparés de deux salines, l’une dans les environs de Zarzis, l’autre près de Nabeul ; le président de la Chambre de commerce de Tunis a dû faire installer, lui aussi, un musée austro-allemand, exposé à l’Office Tunisien du Palais Royal (galerie d’Orléans). Il comprend 2 175 échantillons et environ 215 albums, avec le prix des marchandises calculé franco Tunis, et les conditions de paiement. Il conviendra, après la guerre, d’étudier certaines difficultés qui limitent l’exportation tunisienne. Comment expliquer, par exemple, que le plomb tunisien paie, pour entrer en France, plus cher que le plomb espagnol ? Par la Foire d’Echantillons, la Tunisie, qui expédie déjà ses huiles et céréales à Marseille, ses orges de brasserie à Rouen, à Dunkerque, en Angleterre, saura, d’une part, faire connaître ses besoins, et, d’autre part, étendre ses marchés.

Ces réunions annuelles nous serviront à faire l’inventaire de nos ressources nationales. Quel parti magnifique la librairie